Ces questions psy qu'on n'ose pas poser Ai-je le droit de faire enfermer un proche et comment faire ?

Parfois, il arrive que l'on soit extrêmement inquiet pour une personne de notre entourage. Elle peut nous sembler excessivement agitée, perdue, dépressive au point d'avoir des idées suicidaires... Sauf que ce proche refuse de consulter un médecin. Il peut prétendre qu'il n'en a pas besoin ou tout simplement que ça ne changera rien.

C'est alors à vous, son entourage, de prendre les choses en main. Vous pouvez en effet demander un avis médical même si votre proche le refuse. Il peut s'agir du médecin traitant, des urgences mais aussi d'un médecin, psychiatre si possible, qui va se déplacer au domicile (il existe dans certaines villes des services type SOS psy, qu'il est possible d'appeler en urgence). "C'est le médecin qui décide si une hospitalisation d'office est nécessaire ou non, explique le Dr Michel Botbol, secrétaire général de l'Association des psychiatres de France. Ensuite, un examen est pratiqué par le psychiatre de l'hôpital, afin de confirmer la nécessité d'une hospitalisation d'office." Parfois, ce peut être l'administration ou la police qui réclament cette hospitalisation. La procédure est toujours la même : un premier médecin extérieur à la structure prescrit l'internement, qui doit être confirmé en interne.

Aider en intervenant

L'ennui, c'est que ce type de procédure peut se révéler très difficile, pour le proche qui doit prendre la décision de faire interner. Le sentiment de culpabilité est souvent présent, et ce d'autant que la personne hospitalisée peut être accusatrice. "C'est le cas notamment lorsqu'il y a présence d'un délire paranoïaque, souligne Michel Botbol. Le fait qu'on interne cette personne de force la renforce en quelque sorte dans ce sentiment qu'on veut lui nuire."

C'est pourtant tout l'inverse : c'est en prenant les choses en main que vous aidez cette personne et non pas en fermant les yeux sur son évident mal-être. "Certes, les cas d'internement abusif existent. Comme dans tout ce qui fait intervenir l'humain, il peut y avoir des erreurs. Mais c'est le cas inverse qui est le plus fréquent : on laisse abusivement des personnes dehors, sans soins, sous prétextes qu'on n'a pas le droit de se mêler de leur vie ! Bien sûr qu'on a le droit de leur venir en aide !"

Pour autant, le fait d'avoir "envoyé" un proche en hôpital psychiatrique engendre souvent un sentiment de culpabilité. "Mais il peut être géré, par un soutien psychologique notamment, qui aide à réaliser qu'on a fait le bon choix."

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