Marie : "Sortie de la dépression, je reste fragile"

Marie était déprimée depuis quelque temps mais n'y prêtait pas vraiment attention. Lorsque sa meilleure amie s'est suicidée, elle a plongé dans une profonde dépression.

Marie : "Sortie de la dépression, je reste fragile"
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Ma psy m'a appris à ne plus avoir ce sentiment de culpabilité

"J'essayais de donner le change vis-à-vis de tout le monde. Au travail, à la maison, chez les amis... J'ai cru pouvoir faire face. Jusqu'au jour où j'ai rencontré le médecin du travail. Il m'a dit que j'étais en pleine dépression et qu'il fallait que je m'arrête. Puis il y a eu l'ostéopathe et pour finir mon médecin traitant. Donc ces trois médecins m'ont ouvert les yeux sur mon état. Bizarrement, tous les trois ne se connaissaient pas directement. Pourtant, ils m'ont tous conseillé d'aller voir une psychologue. Et le plus étonnant, c'est que c'était à chaque fois la même personne. Mon premier rendez-vous chez elle a eu lieu en février de cette année. J'y allais deux fois par semaine jusqu'en mai puis une fois par semaine. Aujourd'hui, c'est une fois tous les 15 jours.

Au départ, je devais prononcer 20 mots maximum. Je pleurais tout le temps. Mais elle m'a fait sortir de ma coquille et surtout fait parler de mon amie. Elle m'a appris à ne pas avoir ce sentiment de culpabilité que nous avons tous lors d'un suicide. Je reconnais qu'aujourd'hui ce n'est pas encore le top... Pour l'instant, je ne me vois pas arrêter comme cela d'aller la voir. Mais je peux dire que je suis sortie de cette dépression. Je n'ai plus d'idées morbides, je me souviens très bien si j'ai mangé ou me suis lavée. Hé oui, même ça, je ne m'en souvenais plus.

Licenciée pour 5 mois d'arrêt maladie
Aujourd'hui, je me dis que j'en suis sortie mais je sais que je reste faible. La vie a décidé de me confronter une nouvelle fois face à la mort d'une amie. Je lui en parle et je sens que là je ne vais pas retomber. Mais la peur de vivre de nouveau cet état qui vous éloigne des autres (involontairement) est toujours en moi. Oui, je suis plus forte mais avec une nuance, ne jamais perdre de vue que la dépression peut revenir.
J'en ai payé le prix. J'ai été licenciée. Mon très cher directeur m'a fait payer mon arrêt maladie de 5 mois. Et les réflexions des personnes idiotes, du style "Mais tu vas mieux, tu es maquillée"...

Je n'ai plus d'idées morbides, je me souviens si je me suis lavée ou si j'ai mangé

Aujourd'hui je ne me laisse plus faire, je dis les choses, je m'exprime lorsque je ne suis pas en accord avec ce que je vois ou entends. Et puis j'ai aussi pas mal de choses à rattraper. Même si ça peut faire rire certaines personnes, je viens de découvrir que le film "Astérix aux jeux Olympiques" est sorti en janvier de cette année et aussi que Tony Blair n'est plus le Premier ministre britannique. Je crois que ça démontre dans quel état j'étais...
Je souhaite bonne chance à toutes les personnes qui vivent cette situation. Je veux juste vous dire : ayez confiance et trouvez ce qui vous permettra de vous en sortir. Ce qui convient à une personne ne convient peut-être pas à une autre. Alors gardez espoir et trouvez votre voie."

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