Ces questions psy qu'on n'ose pas poser Je suis super maniaque, est-ce un toc ?

Votre appartement, c'est bien simple : on pourrait manger par terre sur le carrelage des toilettes tellement c'est propre. Ce n'est pas que vous ayez une passion pour le ménage, mais vous ne supportez pas le moindre grain de poussière sur l'étagère, vous faites votre vaisselle dès que vous avez fini de manger (sinon après ça colle et c'est plus difficile à enlever) et vos magazines sont bien rangés en piles bien nettes, sur l'étagère sous la table basse, classés par ordre chronologique inversé. C'est vrai quoi, c'est quand même plus design quand tout est bien rangé, non ? Mais alors, votre conjoint, lui, est plutôt du genre à ne jamais reboucher le tube de dentifrice, ce qui a le don de vous mettre hors de vous. Du coup, il s'énerve sur votre côté maniaque et vous a même traitée l'autre jour, de névrosée !

Même si vous l'avez rembarré comme il se doit (en le traitant de souillon !), il a quand même instillé le doute en vous. Seriez-vous une névrosée du ménage ? Tout dépend en réalité de deux critères : le temps consacré à cette supposée névrose et le retentissement sur votre vie sociale. A priori, la situation décrite ressemble plutôt au profil d'une personne très minutieuse, pointilleuse et perfectionniste. Tout doit être parfaitement bien fait, faute de quoi vous n'êtes pas satisfaite.

Perte de temps et d'énergie

Le trouble obsessionnel compulsif (toc) est un peu plus compliqué que ça. Comme son nom l'indique, il se caractérise à la fois par des obsessions (peur des microbes, besoin de symétrie, peur de mal faire...) qui conduisent souvent à un comportement compulsif : se laver 10 fois les mains d'affilée, vérifier systématiquement 5 fois qu'on a bien fermé la porte à clé ou coupé le gaz, s'obliger à éviter de marcher sur les lignes d'un pavé, etc. On parle généralement de toc lorsque l'accomplissement de ces rituels dépasse une heure par jour et qu'ils ont un retentissement sur la vie sociale, professionnelle ou personnelle. Prenons l'exemple d'une secrétaire. Si elle est perfectionniste, elle va bien relire la lettre avant de l'envoyer, s'assure que l'adresse est correctement orthographiée, puis la cacheter et aller la poster. La secrétaire souffrant d'un toc de vérification va cacheter et décacheter l'enveloppe plusieurs fois de suite, pour s'assurer qu'il n'y a pas de faute. Perte de temps et d'énergie, sans compter qu'on risque de la regarder bizarrement.

On ne connaît pas l'origine des tocs. Ils touchent aussi bien les hommes que les femmes. Selon leur degré de gravité, ils peuvent empêcher de mener une vie normale. On estime que 2 % à 3 % de la population française seraient touchés par la maladie. Le traitement consiste le plus souvent en une psychothérapie, parfois associée à la prise d'anxiolytiques. Plus les tocs sont détectés tôt, plus il devrait être facile d'en sortir.

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