Désengagement éventuel de la sécu : l'inquiétude des professionnels de la vue

Les déclarations de Roselyne Bachelot ont provoqué un véritable tollé parmi les mutuelles et les professionnels de la vue. La ministre de la Santé a en effet évoqué dimanche dernier la possibilité pour la Sécu de se désengager des soins dentaires et ophtalmologiques, laissant ces remboursements à la charge des mutuelles. Une loi sur ce sujet pourrait être proposée d'ici un an, a estimé Mme Bachelot. Elle a notamment évoqué les marges importantes des mutuelles, pour justifier cette possibilité. Ces dernières répondent qu'elles sont à but non lucratif et qu'elles redistribuent quasiment tout l'argent qu'elles encaissent. De leur côté, les professionnels de la vue s'inquiètent du fossé qui pourraient se creuser en termes de soins, entre les personnes pouvant payer une mutuelle et les autres : 8 % des Français ne bénéficient pas, aujourd'hui, d'une complémentaire santé. Ophtalmologistes et opticiens craignent donc que les personnes les moins fortunées négligent de se faire suivre, alors même que la situation est déjà inquiétante. Quant aux économies réalisées par la Sécu, l'Association nationale pour l'amélioration de la vue estime qu'il s'agit d'une goutte d'eau dans la mer : les dépenses liées aux yeux ne représenteraient que 0,1 % des dépenses totales de la sécurité sociale, soit 130 millions d'euros par ans (190 millions selon la Caisse nationale d'assurance maladie).