Chirurgie de l'épaule : première opération mondiale en réalité augmentée

Mardi 5 décembre, un chirurgien orthopédique de l'hôpital Avicenne à Bobigny a réalisé une première mondiale : une opération de l'épaule grâce à un casque de réalité augmentée.

Chirurgie de l'épaule : première opération mondiale en réalité augmentée
©  Siarhei Lenets /123RF

Armé de ses lunettes en réalité augmentée HoloLens de Microsoft, le Dr Thomas Gregory a réalisé mardi 5 décembre une opération de chirurgie de l'épaule d'une femme de 80 ans. Cette première mondiale a été réalisée à l'hôpital Avicenne de Bobigny en Seine-Saint-Denis et diffusée (pour une partie seulement) en direct sur la plateforme YouTube. Grace à ce casque novateur, les équipes médicales ont pu superposer virtuellement un modèle numérique en 3D de la patiente et "voir ce que les yeux ne peuvent pas voir".

Augmenter les sens du chirurgien

Le chirurgien Thomas Gregory a ainsi commenté pour Sciences et Avenir les conséquences de cette nouvelle visualisation par hologramme : "Cela nous permet de disposer durant l'opération d'une foule d'informations : épaisseur exacte des tissus, emplacement précis des organes alentours invisibles, constructions 3D pertinentes ou des coupes 2D. L'outil permet en quelque sorte d'augmenter les sens du chirurgien et d'être plus rapide et plus précis".

En outre, cette technologie permettrait, selon le spécialiste, de renforcer les échanges et la confiance entre le soignant et le soigné : "Lors de la consultation qui précède la chirurgie, je peux montrer les images au patient, lui aussi équipé des lunettes : où est son aorte, comment va se dérouler l'intervention, etc. De la même façon, en terme de formation, le dispositif permet d'expliquer aux étudiants la pathologie et la façon de la traiter à partir d'images en 3D voire en 4D qu'on partage ensemble au même moment.".

Une aide internationale

Qui plus est, le casque permet de consulter en temps réel le dossier médical du patient et le chirurgien peut également demander l'avis de ses confrères à travers le monde en partageant les données qu'il reçoit via ses lunettes : "Ils voient ce que je vois et ce que je réalise lors de l'intervention, et peuvent me donner des indications visuelles ou m'éclairer en cas d'interrogation". Bonne nouvelle, l'équipement pourrait être utilisé dans d'autres opérations, comme le traitement des accidents vasculaires cérébraux (AVC).