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VIVRE AVEC
 
Mars 2007

Seniors : vers une autre sexualité

La sexualité chez les séniors reste l'un des derniers tabous difficile à briser. Le vieillissement du corps, la chute des hormones sexuelles, l'affranchissement d'avec la reproduction sont-ils autant de freins à l'épanouissement sexuel ?
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Il y a encore peu, la sexualité des seniors était relayée loin derrière les préoccupations de santé et le souci du maintien de qualité de vie. Mais les mentalités semblent avoir évolué. Face à l'allongement de vie, le 3ème voire le 4ème âge a dû inventer une sexualité libérée des contraintes de la reproduction et surtout assumer leurs besoins sexuels, légitimes et naturels.

Les femmes en couple de 50 à 69 ans déclarent aujourd'hui 7,3 rapports par mois contre 5,3 en 1992 (2). © 

Vieillissement du corps, maladies, carence hormonale… les obstacles à la réalisation d'une activité sexuelle régulière sont légions. Doit-on pour autant faire le deuil de sa sexualité dès qu'apparaissent les premières rides ? Comment nos aînés affrontent-ils ces nombreuses barrières ?

Rester en couple

On le sait, le couple peut s'éroder avec le temps. A en croire une étude de l'INED, la soixantaine s'accompagne d'une augmentation des divorces : 28% de plus chez les femmes et 39% de plus chez les hommes. Et, si l'on y ajoute le risque de perte du partenaire, on pourrait naturellement penser que les séniors se retrouvent seuls. Pourtant, presque la totalité des divorcés retraités se remettent en couple. Et une fois remariés, 57% des hommes et 54% des femmes disent avoir une vie sexuelle active. A cette tranche d'âge, vivre en couple est un facteur essentiel pour préserver une sexualité.

La baisse des hormones sexuelles

La vieillesse s'accompagne de processus physiologiques (ménopause et andropause) qui poussent à modifier les relations sexuelles. Chez la femme, la baisse des hormones sexuelles induit non seulement la perte des menstruations (et donc la fin du couple sexualité-reproduction) mais aussi de nombreuses transformations de l'organe génital. Conséquences, sécheresse vaginale et perte d'élasticité des tissus augmentent les risques d'infections, rendant parfois le coït douloureux. Il en résulte une baisse de libido. Pourtant, plus on maintient une activité sexuelle régulière et moins ces désagréments se font sentir. Autre conseil : l'utilisation de lubrifiants peut aider au confort des rapports.

Chez l'homme, on constate une baisse de la survenue et de la durée de l'érection, une diminution de la quantité de sperme ainsi qu'un allongement du temps entre deux érections (jusqu'à 24h). Pour autant, ces transformations ne nuisent en aucun cas à la qualité du plaisir sexuel.

Les maladies et les traitements

Les maladies liées à l'âge et le sexe ne font pas bon ménage. En effet, la détérioration des artères du pénis, sous l'effet de l'hypertension artérielle, ou l'altération de la conduction des nerfs de l'érection par le diabète sont les principales causes d'une sexualité en berne. Exemple avec le diabète de type 2 qui provoque des troubles de l'érection chez 30 à 50 % des diabétiques.

Le diabète de type 2 provoque des troubles de l'érection chez 30 à 50 % des diabétiques

Et c'est sans compter sur les traitements qui peuvent, eux aussi, retentir sur l'activité sexuelle. Au banc des accusés : antihypertenseurs, antilipidiques, antidiabétiques ou antiulcéreux qui inhibent l'excitation sexuelle. N'hésitez pas à en parler à votre médecin, il existe des solutions : depuis la célèbre pilule bleue (qui facilite l'érection) en passant par les injections-intracaverneuses ou les prothèses péniennes (après une chirurgie), tous contribuent à redonner une nouvelle jeunesse à votre sexualité.

Vers une autre sexualité

Avancer en âge c'est d'abord accepter le vieillissement de son propre corps ainsi que celui de son partenaire. Ce qui exige de faire un véritable deuil de son corps d'antan. Et du même coup de sa sexualité. Celle-ci doit être réinventée pour passer d'une sexualité pulsionnelle et physique à une sexualité plus axée sur la complicité, où le temps prend toute sa place.

La sexualité doit être réinventée pour passer d'une sexualité pulsionnelle et physique à une sexualité plus axée sur la complicité

D'ailleurs, la sexualité des seniors n'a rien à envier à la jeunesse. Pour preuve cette étude américaine, réalisée sur plus de 26 000 sondés entre 40 et 80 ans, qui montre que près des deux-tiers (64 %) des hommes et plus d'un tiers (37 %) des femmes considèrent que la sexualité est un centre d'intérêt important (1). Et, loin de se cantonner à la théorie, les femmes en couple de 50 à 69 ans déclarent aujourd'hui 7,3 rapports par mois contre 5,3 en 1992 (2). Qui a dit que le désir s'emoussait avec l'âge ?

(1) EO Laumann et al.Sexual problems among women and men aged 40-80 y prevalence and correlates identified in the Global Study of Sexual Attitudes and Behaviors. International Journal of Impotence research (2004, 1-19).

(2) Enquête ACSF (Analyse des Comportements Sexuels en France), 2007.


En savoir plus : Les troubles de l'érection

 

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