Femmes > Psycho >  Témoignage d'Anne-Sophie
Témoignage
12/02/2007

"La psychothérapie classique m'a tentée pour son approche globale de la personne"

Parce qu'elle a eu une enfance difficile, Anne-Sophie était une jeune femme stressée, renfermée et angoissée. Jusqu'au jour où elle a décidé de prendre sa vie en main et d'entamer une psychothérapie.
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"J'ai suivi une psychothérapie pendant 8 mois, à raison d'une séance toutes les semaines ou toutes les deux semaines. Cela dépendait de mes disponibilités et surtout, de mon budget. Etant étudiante, il était difficile pour moi de m'offrir une séance par semaine. J'ai décidé d'entamer cette thérapie car j'ai une histoire familiale mouvementée : mon père est parti de la maison lorsque j'avais 1 an et demi, j'ai eu un premier beau-père de 4 ans à 12 ans mais le mariage s'est soldé par un divorce difficile et j'ai eu un nouveau beau-père à 14 ans. Tous ces changements dans mon enfance m'ont mise dans une situation difficile : problèmes scolaires, sentiment d'insécurité, peur du changement, difficultés relationnelles avec le sexe masculin en général et avec ma mère, elle-même bousculée par ces bouleversements. J'ai accumulé tous ces désagréments jusqu'à la fin de mon adolescence, et cela s'est aggravé. Je nouais très peu de relations sociales, j'étais timide, renfermée etc. Cela m'empêchait de vivre, j'étais au bord de la dépression et j'avais des pensées suicidaires. Je n'avais pas envie de le partager avec mon entourage, car j'étais honteuse de ce que j'étais. Mais je voulais m'en sortir."

"Avant de me lancer, je me suis renseignée sur les différentes thérapies. La psychothérapie classique m'a le plus tentée de par son approche globale de la personne : elle tient compte de l'esprit mais aussi de son corps. Cela m'intéressait d'autant plus que j'étais assez complexée par mon corps. Cette idée a mûri au fil des ans. Quand j'ai commencé mes études de Moniteur-Educateur, j'ai réalisé que je me devais d'être un minimum à l'aise avec moi-même, afin de pouvoir au mieux aider et accompagner des personnes dans leurs vies. En parler à quelqu'un d'inconnu a été difficile, mais plus facile qu'à un proche. Car la psychothérapeute était quelqu'un de neutre."

"Mes séances duraient une heure. En premier lieu, j'avais la possibilité d'introduire les sujets qui me tenaient à cœur, des événements qui m'avaient interpellée durant la semaine passée. Généralement, ce n'était pas un monologue car la thérapeute me questionnait et m'aidait à approfondir, à comprendre mes ressentis, à développer ma réflexion et à m'ouvrir sur d'autres questions. Parfois la thérapeute avait elle-même des réflexions à me proposer. De plus, elle me faisait faire des exercices de relaxation. Je ne peux pas expliquer totalement ce qu'elle faisait mais c'était surprenant. Vous me croirez ou non mais lors de plusieurs séances, elle a réussi à faire trembler tout mon corps, j'étais comme en transe. J'ai réitéré cette expérience plusieurs fois et cela m'a permis d'être plus détendue et de mieux ressentir mon corps".

"Je n'ai pas souhaité mettre ma famille au courant. Au début, c'était plus par peur de leur réaction, car pour la plupart des gens qui m'entourent - dont ma mère -, les thérapies sont faites pour les fous, les gens doivent être capable de résoudre leurs problèmes eux-mêmes. Après avoir commencé ma thérapie, j'ai aussi pris conscience que ce n'était pas non plus une obligation de le révéler à tous. Cela faisait partie de ma vie privée. J'en ai tout de même parlé à des amis proches qui m'ont encouragée vivement à poursuivre, réalisant ce que cela m'apportait. De plus j'avais envie de partager cette petite fierté de m'être prise en main, enfin !"

"Je suis désormais mieux dans mon corps, j'ai appris à m'ouvrir aux autres, je prends plus de risques. Bref, je vis. C'est vraiment une renaissance. J'ai appris à me détacher de mon histoire familiale pour écrire ma propre histoire. J'ai la capacité désormais de prendre du recul vis-à-vis des événements qui surgissent dans ma vie, je suis plus à même de les analyser et de les résoudre. Je ne suis plus la boule de stress que j'ai pu être".


La Rédaction, Journal des Femmes

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