10 vraies réponses sur les menteurs Le mensonge, un acte social ?

Bon, tout le monde ment, même vous, c'est un fait. Et ne dites pas le contraire, ça serait un mensonge ! Il paraît même que nous mentons deux à trois fois par jour. Sur de petites choses le plus souvent, "Désolé du retard, problème de métro", "Non, je n'ai pas reçu votre mail"...

'désolée pour le retard, boss, encore des problèmes sur cette fichue ligne 9'
"Désolée pour le retard, Boss, encore des problèmes sur cette fichue ligne 9" (en priant pour qu'il ne prenne pas la 9 lui aussi). © iStockphoto/Thinkstock

Les (bonnes) raisons de mentir sont en réalité multiples. Leur but commun : maintenir des relations sociales agréables pour tout le monde. "Généralement, on ment lorsque dire toute la vérité impliquerait de se lancer dans des explications longues, fastidieuses, coûteuses, parfois douloureuses pour l'un ou l'autre des protagonistes, résume le sociologue Michel Fize, auteur de l'ouvrage "Les menteurs : pourquoi ont-ils peur de la vérité". On ment parce que c'est plus facile."

 Selon le sociologue, la motivation la plus fréquente du mensonge est d'éviter de faire de la peine de façon inutile. Certes vous êtes allée boire un verre avec vos amis et votre conjoint va mal le prendre, alors que pourtant ça ne portait pas à conséquence. Donc pourquoi le dire ?
On ment beaucoup pour épargner, en pensant que c'est la meilleure décision. Exemple : le médecin devant un patient condamné à brève échéance. Faut-il le lui avouer ou au contraire, ne rien lui dire pour qu'il continue à se battre et profite de ces derniers mois sans arrière-pensée ?

 Mais évidemment, l'intérêt personnel entre le plus souvent en ligne de compte. Avouer à son mari ou à sa femme qu'on l'a trompé, par exemple, risque d'attirer quelques ennuis, voire de chambouler toute notre existence. Alors que ce n'était qu'une petite passade, donc à quoi bon la révéler, se dit le menteur... (En prenant pour prétexte le mal inutile qu'il risquerait de faire à l'autre !)

 On ment aussi, bien sûr, pour obtenir ce qu'on veut, quand on a l'impression que la vérité ne suffirait pas. C'est le cas de l'homme marié qui tout d'un coup devient célibataire et disponible aux yeux de celle qu'il souhaite séduire, du candidat à ce super poste qui s'invente un CV parfait, de l'amoureux transi qui jure qu'il adore les expos de peinture du XIIe siècle, juste pour avoir l'occasion de se promener avec sa dulcinée...

 Plus grave et, heureusement, beaucoup plus rare : on ment lorsque notre vie telle qu'elle est ne nous convient pas. Mais c'est alors, aussi, se mentir à soi-même, ce qui implique de tous autres mécanismes, d'autant qu'on finit alors bien souvent par croire à son (ses) mensonge(s).

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