Attention à votre curiosité

Si elle est parfois maladive, la curiosité n'est pas toujours un vilain défaut. A condition de respecter l'intimité des gens et ne pas tomber dans le voyeurisme. Michel Fize nous dit comment.


Qu'est-ce qui nous pousse à être curieuse ?

La curiosité cache plusieurs motivations. La première est la peur de ne pas savoir une chose utile et de perdre le contrôle sur la vie d'autrui... C'est un sentiment que peuvent ressentir certains parents à l'égard de leurs enfants. Vous avez aussi la curiosité due à la jalousie. Elle touche les couples où l'un des deux partenaires cherche à se rassurer. Malheureusement, cela amène parfois à des situations extrêmes d'espionnage. Au-delà du cercle privé, il existe aussi une curiosité d'intérêt, qui vise à s'informer pour aider une personne ou réparer un dommage.

Existe-t-il des bonnes et des mauvaises curiosités ?

La curiosité a toujours eu un parfum d'immoralité. Dans une société où les barrières entre sphère publique et sphère privée sont de plus en plus minces, elle peut réellement devenir malsaine. Je pense notamment à cette quête du sensationnel, ce voyeurisme que suscitent certains événements, comme la vie privée du Président. Heureusement, il existe aussi une curiosité tout à fait positive : celle de la connaissance, de la culture, de l'enrichissement personnel.

Comment ne pas faire de sa curiosité un vilain défaut ?
 

Dans votre couple, il est primordial d'établir un pacte de confiance. Lorsque vous vous accordez des moments de loisirs personnels, comme des sorties entre filles, vous avez un devoir d'information vis-à-vis de votre partenaire. Ce sont les non-dits qui attisent la curiosité. Et pour dissiper les inquiétudes, rien de mieux que le dialogue. A vous donc de préciser ce que vous allez faire, sans forcément entrer dans le détail.
Avec vos amis ou collègues de travail, si vous constatez un problème, ne vous immiscez pas dans leur intimité sans délicatesse. Engagez la conversation par une phrase telle que : "Est-ce que je peux t'aider ? Je comprendrais très bien que tu ne veuilles pas en parler mais sache que je suis là". Entre la curiosité pressante et l'indifférence, il y a un juste milieu à trouver. Mais une chose est sûre : la curiosité doit s'arrêter là où commence l'intimité.

Les femmes sont-elles plus curieuses que les hommes ?

Pour vous répondre avec exactitude, il faudrait que j'enquête sur le sujet ! Mais je pense que cet adage est une simple idée reçue. A l'image de l'a priori qui veut que les femmes soit plus jalouses que les hommes.

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