Aujourd'hui à la retraite, Evelyne est une jeune
grand-mère active et indépendante. Mariée
depuis 39 ans, elle a eu besoin, au cours de sa vie, de
s'accorder des moments de liberté, seule, sans son
mari.
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Evelyne a su garder son indépendance.
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"Nous avons chacun une
vie associative et il nous arrive de partir en voyage
séparément." |
Quelles concessions avez-vous dû faire
dans votre vie conjugale ?
Se laisser mutuellement des plages d'indépendance
pour mieux se retrouver ensemble, heureux et enrichis par
le contact avec les autres.
Comment y êtes-vous parvenus ?
En étant à l'écoute de l'autre, en entendant
ses désirs et ses besoins. En gardant le contact dans un
dialogue ouvert. En ayant confiance en l'autre.
Que signifie pour vous cette notion d'indépendance
?
L'indépendance commence quand on réussit
à trouver sa place dans le couple, la famille et la société,
quand on sait exister par soi-même. Cela nécessite une période
d'introspection pour se connaître et surtout s'aimer, telle
que l'on est. Dans le couple, les deux conjoints ont leur
vie personnelle à construire même s'ils ont choisi de vivre
ensemble par amour, avec des projets communs. L'un n'a pas
plus de droits et de devoirs que l'autre. Amour ne veut
pas dire effacement de l'un au profit de l'autre.
Qui a eu le plus besoin d'indépendance,
vous ou votre mari ?
En temps que femme, j'ai eu plus besoin
de conquérir mon indépendance. En 68, j'avais 20 ans et
un univers de liberté s'ouvrait à moi. Puis de 70 à 77,
j'ai eu ma période "Enfants-Boulot-Maison" puisque mon mari
travaillait sur toute l'Europe et était absent toute la
semaine. Je n'avais pas la sensation de m'épanouir vraiment.
Quand mes enfants ont été plus autonomes, j'ai pris plus
de temps pour moi en suivant des formations, en plus de
ma profession, sans culpabiliser. Cela m'a permis de me
découvrir.
Qu'est-ce que cela a apporté à votre couple
?
Nous avons la chance d'avoir une maison
assez grande pour avoir notre bureau personnel. Nous avons
chacun une vie associative et il nous arrive de partir en
voyage séparément. Cela nous permet de rencontrer des gens
qui nous connaissent pour nous-mêmes et non en tant que
mari ou femme de l'autre. Nous existons en dehors de l'autre.
Et nous avons une vie sociale de couple où les échanges
ne sont pas les mêmes.
L'avis de mon mari : un être humain
n'appartient pas à l'autre dans toutes les situations de
la vie. Le partage est la seule solution pour vivre pleinement
et librement.