Cette thérapie, démocratisée en France par
David Servan-Schreiber, trouve ses racines dans la psychanalyse,
la thérapie cognitive comportementale et les thérapies
brèves centrées sur la personne. La psychanalyste-psychothérapeute
Martine Gercault nous parle de cette méthode.
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Martine Gercault, psychanalyste,
psychologue clinicienne et thérapeute. © Pascale
Lagahe / L'Internaute
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Qu'est-ce que l'EMDR ?
La thérapie EMDR (Eye Movement Desensitization and Reprocessing)
est une approche thérapeutique de désensibilisation
et de retraitement des informations faisant appel à la stimulation
sensorielle par des mouvements oculaires. Mais attention,
la méthode ne se limite pas aux mouvements oculaires.
Le thérapeute peut aussi tapoter sur les genoux du
patient ou lui faire écouter des sons alternatifs.
Cette approche est conseillée pour guérir
les troubles post-traumatiques. Avec l'EMDR, le patient
n'est plus dans un mécanisme défensif. Il peut ainsi rencontrer
tout un matériel inconscient emprisonné du fait de la souffrance
traumatique.
Comment se déroulent vos séances
?
Je ne pratique jamais l'EMDR à la première
séance. Avant de débuter, il est essentiel que le
psychothérapeute et le patient établissent ensemble le cadre
de leur futur travail par des entretiens préliminaires.
J'interroge alors le patient sur sa difficulté et
sur ce qui a pu la provoquer. Il existe toujours un événement
déclencheur qui va engendrer chez le sujet une croyance
négative. Une fois l'origine de cette pensée négative
établie, je demande au patient de s'asseoir confortablement,
et je pratique un balayage de ma main (ou avec une baguette)
devant ses yeux durant une à deux minutes. Puis je lui demande
de fermer les yeux, de respirer tranquillement et de sentir
dans son corps ce qui se passe ici et maintenant, pour ensuite
parler de son vécu. Nous prenons ensuite un moment pour
évaluer son état de stress, l'objectif étant que le patient
ne ressente plus aucun stress à l'évocation de cet événement
et qu'à terme, la croyance négative soit remplacée par une
croyance positive. Pour terminer la séance, je mets une
musique apaisante et invite la personne à se relaxer en
s'imaginant dans un lieu rassurant qu'il aura lui-même créé
et qui sera "son lieu sûr". Dernier point essentiel : durant
l'EMDR, le thérapeute ne pratique jamais d'interprétation.
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Martine Gercault, dans son cabinet.
© Pascale Lagahe / L'Internaute
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A qui s'adresse l'EMDR ?
L'EMDR est particulièrement conseillée pour les personnes
qui vivent des troubles post traumatiques suite à un deuil,
un divorce, un abus sexuel, un accident de voiture
ou qui
sont victimes de guerre ou de catastrophe naturelle. Cette
approche peut aussi être conseillé pour les phobies et les
TOC (troubles obsessionnels compulsifs) mais seulement si
leur origine est connue.
» Sa particularité
: Le travail sur les mouvements oculaires
» La durée
et la fréquence : entre 1 heure et une heure
et demi. Il faut compter environ 6 mois à raison d'une séance
tous les 10 jours. La résolution peut parfois être plus
courte mais aussi plus longue. Contre-indication pour les
femmes enceintes, les maladies cardio-vasculaires et les
troubles psychiatriques.
» Le tarif
: Dépend de l'expérience du thérapeute.
» Sites
: www.psyemergence.com
et www.emdr-france.org