Oreillons (enfant) : symptômes, traitements, contagion

Le terme "oreillons" est le nom donné à une maladie infectieuse essentiellement infantile, très contagieuse, affectant les enfants généralement entre 5 et 12 ans. Un vaccin existe pour prévenir les oreillons. Le point avec le Dr Eric Saban, pédiatre.

Oreillons (enfant) : symptômes, traitements, contagion
© Natdanai Pankong -123RF

Définition

"Les oreillons sont une maladie infectieuse virale, qui se manifeste par une parotidite, (une inflammation de la glande parotide), définit le Dr Eric Saban, pédiatre. Cette maladie est rare avant l'âge de 2 ans et a pratiquement disparu en France du fait de la vaccination. C'est une maladie de l'enfant mais qui touche aussi l'adulte jeune" indique le pédiatre.

Causes

"Les oreillons sont dus à un virus, le virus ourlien, qui a une incubation de 16 à 21 jours" informe le Dr Eric Saban. Les oreillons se contractent essentiellement en hiver et au printemps et se transmettent par les gouttelettes de salive émises par le malade. Le virus se fixe principalement sur les glandes salivaires, et en particulier la parotide, mais elle peut aussi toucher le pancréas, les testicules chez le garçon pubère, plus rarement les ovaires chez les jeunes femmes, mais peut aussi toucher le nerf auditif. Les oreillons ont longtemps été la première cause de surdités brutales, bilatérales et irréversibles par atteinte de l'oreille interne et du nerf auditif (surdités de perception).

Symptômes

"La plupart du temps, les oreillons se manifestent par de la fièvre, des maux de tête, des douleurs au niveau de la glande parotide, informe le Dr Eric Saban. A l'examen clinique, on observe un gonflement de la parotide, glande salivaire située dans la loge parotidienne, au niveau du creux situé derrière l'oreille. Le visage apparaît déformé, gonflé d'un côté, parfois des deux, décrit-il. Parfois, mais assez rarement, il y a des signes associés de méningite : très forts maux de tête, nausées, vomissements, fièvre...Les signes de méningite précèdent parfois ceux de la parotidite, mais très vite, celle-ci se manifeste" indique le médecin. Les symptômes durent 7 à 10 jours.

Les symptômes durent 7 à 10 jours.

Oreillons sans fièvre, est-ce possible ?

"Au départ, les oreillons se signalent toujours par quelques jours de fièvre. Mais il y a de très rares cas totalement asymptomatiques où, chez des personnes non vaccinées, la sérologie indique qu'elles sont immunisées sans n'avoir jamais eu ni fièvre ni parotidite " renseigne-t-il.

Diagnostic

"La plupart du temps, le diagnostic des oreillons est clinique" indique le Dr Eric Saban. Le diagnostic clinique, outre la tuméfaction d'une ou des deux glandes parotides, est confirmé en observant l'intérieur de la joue par l'observation d'une rougeur du canal de Sténon, lieu d'abouchement de la glande parotide. "La parotidite peut être due au virus ourlien (celui des oreillons) chez des enfants vaccinés mais chez qui le vaccin n'a pas fonctionné ou à d'autres virus. Réaliser une sérologie n'a pas d'intérêt car, le temps d'avoir les résultats, l'enfant sera guéri " explique-t-il.

Contagion

"Les oreillons sont une maladie très contagieuse" indique le Dr Eric Saban. Les épidémies d'oreillons d'antan ont pu être endiguées grâce à des campagnes de vaccination.

Traitement : comment soigner les oreillons ?

"Le traitement des oreillons est symptomatique : Paracétamol pour diminuer la fièvre et anti-inflammatoires pour diminuer l'inflammation de la parotide, et repos, dans l'obscurité si les oreillons s'accompagnent d'une méningite virale, car un des signes de la méningite est la photophobie, l'enfant ne supportant plus la lumière" indique le Dr Eric Saban. En règle générale, l'ensemble des symptômes des oreillons disparaissent progressivement et complètement, le gonflement des glandes parotides pouvant persister deux semaines.

Prévention

La seule prévention des oreillons est la vaccination. "Cette maladie est appelée à disparaître avec une couverture vaccinale suffisante. Dans les pays scandinaves, la vaccination a permis l'éradication de la rougeole et des oreillons" précise le pédiatre.

Complications : testicules...

"Les oreillons peuvent entraîner des complications chez l'enfant, dont une méningite virale, pas grave mais spectaculaire, des surdités de perception déjà évoquées mais qui disparaissent du fait de la vaccination, et plus méconnue encore car plus rare, la pancréatite ourlienne, qui se traduit par des douleurs abdominales assez intensesindique le Dr Eric Saban. Chez le garçon après la puberté, une complication possible est l'atteinte testiculaire, qui peut être responsable de stérilité lorsque l'atteinte est bilatérale. Chez la femme, il peut y avoir une atteinte ovarienne, qui peut aussi dans de rares cas entraîner une stérilité " informe le pédiatre.

Orchite

Peuvent apparaître quelques jours après les premiers symptômes des anomalies testiculaires chez les garçons pubères. Un voire les deux testicules deviennent chauds, rouges, augmentés de volume et douloureux, dans un contexte de fièvre : c'est l'orchite. L'orchite nécessite un repos d'un ou deux jours au lit. Il est nécessaire de maintenir les testicules à l'aide d'une bande de support adhésif, qu'on appelle un suspensoir, car les laisser pendre naturellement aggrave l'inflammation.

Oreillons et grossesse

"Comme toutes les maladies virales, les oreillons sont dangereux pour les femmes enceintes lors du premier trimestre de grossesse. Il y a un risque d'embryopathie, qui peut donner lieu à une fausse couche" informe le Dr Eric Saban.

Vaccin

Le vaccin contre les oreillons est combiné aux vaccins contre la rougeole et la rubéole : le vaccin ROR. "Le vaccin ROR fait partie des 11 vaccins obligatoires du calendrier vaccinal" précise le pédiatre. En France, la vaccination contre la rougeole, associée à celle contre les oreillons et la rubéole (ROR ou MMR), est devenue obligatoire pour les enfants nés à partir du 1er janvier 2018. "Une première injection est effectuée à l'âge de 12 mois et une deuxième à l'âge de 16 mois, précise le Dr Saban. C'est un vaccin très efficace.

Merci au Dr Eric Saban, pédiatre à Levallois Perret, auteur de "Le grand livre des nouveaux papas" avec Alix Lefief-Delcourt, aux Editions Leduc.s, 2016

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