Pour empêcher l'apparition des escarres

L'escarre est une plaie au départ superficielle, due à la privation d'oxygène des tissus de la peau, suite à une pression excessive et prolongée. C'est pourquoi les patients hospitalisés ou alités sont les plus touchés par cette blessure. On estime qu'un peu moins de 5% des patients hospitalisés développeront une ou plusieurs escarres au cours de leur séjour.

	L'immobilisation prolongée peut provoquer l'apparition d'escarres. D'où l'importance d'une surveillance accrue de ces patients.

» Certaines personnes sont plus à risques que la moyenne et doivent donc être particulièrement surveillées. Il s'agit d'un contrôle essentiellement visuel : à chaque fois que l'on bouge le malade, les proches et le personnel médical recherchent la présence de zones rougeâtres, annonciatrices d'un début d'escarre. Parmi les facteurs de risques, on retrouve :
- La maigreur excessive ou le surpoids
- Le diabète non traité
- Le fait du fumer : le tabac a un effet vasoconstricteur, c'est-à-dire que la circulation sanguine se fait moins bien, ce qui va favoriser la stagnation du sang dans les endroits comprimés. Les problèmes circulatoires d'une manière générale sont d'ailleurs un facteur de risques.
Tous ces facteurs favorisants doivent bien sûr être traités, dans la mesure du possible. Il est notamment important que le malade ait une alimentation équilibrée et adaptée.

» La principale mesure préventive consiste à bouger le plus possible le patient, pour empêcher que les tissus de la peau ne soient trop longtemps comprimés au même endroit. Il est donc recommandé de changer le malade de position toutes les deux-trois heures. C'est d'ailleurs à ce moment-là que l'on vérifiera qu'aucune zone rougeâtre ne s'est formée.

» Le personnel médical ou l'aidant doivent aussi veiller à ce que la position du patient soit correcte : les zones les plus fragiles ou à risques ne doivent pas être des points d'appui. A savoir : en position allongée sur le dos, les parties les plus exposées aux escarres sont les talons, le sacrum (bas du dos) et l'arrière du crâne. En position assise, le sacrum et l'ischion (les fesses) sont les zones à surveiller. Dans un lit, il est souvent recommandé de positionner le patient pour que son buste forme un angle de 30° au-dessus d'une ligne horizontale. De même, il sera tantôt un peu sur le côté, tantôt sur l'autre côté, pour que les mêmes zones ne soient pas trop longtemps mises à l'épreuve.

» Il existe du matériel de prévention spécialisé particulièrement efficace. Il permet de réduire la pression, ce qui diminue le risque d'apparition des plaies. Matelas, sur-matelas ou coussins spéciaux sont aujourd'hui disponibles. Ces derniers peuvent par exemple être placés entre les genoux si le malade est en position latérale, ou sous les pieds. Des matelas alternatifs, composés de plusieurs boudins gonflables, permettent également de varier les positions du patient. Assis, la position semi-inclinée, avec des jambes légèrement surélevées, peut être une bonne idée. Le coussin anti-escarres peut alors être placé sous les fesses. Ce matériel est généralement disponible dans les magasins d'équipements paramédicaux.

» Une bonne hygiène est également indispensable. Le linge doit être changé régulièrement, évitant ainsi tout risque de macération.

» Des massages peuvent être pratiqués par l'équipe soignante, ainsi que l'application alternée de chaud et de froid aux endroits sensibles.

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