Calvitie : quelles causes, que faire ?

Courante chez les hommes à partir de la quarantaine, la calvitie, aussi appelée "alopécie" peut également affecter les femmes ou survenir de manière précoce. Quelles sont ses causes et comment réagir ?

Calvitie : quelles causes, que faire ?
© 123RF-Axel Bueckert

Définition : qu'appelle-t-on "calvitie" ?

La calvitie correspond à la perte des cheveux excessive. C'est une zone de peau où il y a une diminution, une raréfaction ou une absence de de cheveux. "On utilise davantage le terme de "calvitie" pour parler de l'alopécie androgéno-génétique masculine habituelle" précise le Dr Vabres. La chute de cheveux excessive s'appelle un effluvium et correspond à une chute de plus de 100 cheveux par jour. 

Causes de la calvitie

Chez l'homme

La calvitie la plus fréquente est la calvitie masculine. C'est une phénomène normal et physiologique qui touche près de la moitié des hommes à l'âge adulte. Chez l'homme, le follicule pileux ou pilo-sébacé est sensible à l'action des androgènes. "Cette action entraîne une miniaturisation du follicule : le follicule terminal avec du cheveux, long et de calibre épais devient un petit follicule qui produit du duvet donnant ainsi l'aspect d'un cuir chevelu chauve", explique le Dr Vabres. 

Chez la femme

Ce phénomène peut également survenir chez la femme, de manière moins prononcée avec des cheveux qui deviennent plus clairsemés. Elle a également une bonne part héréditaire. On ne connaît pas, à ce jour, les gènes impliqués. Il peut également exister d'autres causes de calvitie, notamment la pelade qui se manifeste par des plaques sans cheveux à certains endroits du crâne ou sur tout le crâne.

Une carence martiale en fer - qui s'exprime par un taux de ferritine bas et qui survient le plus souvent chez des femmes ayant des règles très abondantes, peut également être une cause de perte de cheveux.

Enfin, un effluvium peut survenir après la grossesse durant un période au cours de laquelle les femmes perdent leurs cheveux de manière assez abondante. Ce phénomène, dû à une synchronisation des follicules durant la grossesse, est  réversible : "Les cheveux vont repousser" rassure le Dr Vabres.

Calvitie précoce

Il s'agit d'une alopécie de type androgéno-génétique. Elle peut survenir dès la puberté. "Des jeunes de 16 ans peuvent avoir les cheveux qui commencent à tomber" affirme le Dr Vabres. Quelques années plus tard, ces hommes présenteront généralement une couronne de cheveux ou une calvitie complète.

Calvitie génétique

Chez l'homme, l'alopécie est généralement de forme génétique : on parle d'alopécie androgénogénétique ou alopécie androgénétique. Elle survient plus ou moins tardivement au cours de la vie.  Il s'agit de la manifestation génétique d'une sensibilité particulière aux androgènes.

Calvitie pathologique

La "vie" du cheveux comprend trois phases :

  • La phase anagène, c'est la phase où la taille du follicule est maximale. Celui-ci descend dans la peau et descend jusque dans l'hypoderme : il produit un cheveu dru, long, qui a un calibre suffisant.
  • La phase catagène, c'est la phase où le follicule arrête de pousser. C'est une phase de transition relativement courte par rapport à la phase précédente.
  • La phase télogène : le cheveux est mort mais il reste planté dans son follicule et au bout de quelques mois, il s'en va.

Un certain nombre de pathologies peuvent se manifester par des alopécies et perturbent les différentes phases de la vie du cheveu. La pelade est l'une des plus grande cause d'alopécie, même chez l'enfant. C'est une maladie auto-immune : "L'organisme arrête la pousse du poil" explique le Dr Vabres. Il miniaturise alors le follicule qui produit alors un duvet invisible. La pelade touche le plus souvent de petites zones du cuir chevelu. Des traitements anti-inflammatoires sous la forme de lotion dermo-corticoïde, immunosuppresseurs et du Minoxidil pourront alors être prescrit par votre médecin.

Contrairement aux alopécies d'origine génétique, le cheveu va repousser. "Mais, le cheveux peut repousser blanc" précise le Dr Vabres.  Chez la femme, on retrouve des alopécies frontales fibrosantes post-ménopausiques. "C'est une maladie identifiée relativement récemment" indique le Dr Vabres. Elle touche la lisière des cheveux en arrière du front et celui-ci va s'en trouver totalement dégarni.

Symptômes de la calvitie et localisation 

La calvitie se manifeste par une chute de cheveux et des zones du cuir chevelu où les cheveux se raréfient ou deviennent complètement absents. Elle peut affecter le vertex, c'est-à-dire le sommet du crâne, les golfes temporaux, prendre la forme d'une couronne ou affecter l'ensemble du crâne. 

calvitie
Schéma d'une calvitie © 123RF

Diagnostic

Le médecin et plus spécifiquement le dermatologue pose le diagnostic de la calvitie. Ce diagnostic dépend de la topographie, c'est à dire de la distribution de la localisation de l'alopécie ainsi que de l'examen des cheveux. "Nous avons également, aujourd'hui une technique qui s'appelle la dermatoscopie", explique le Dr Vabres. Elle permet d'examiner le cheveu et est particulièrement utile dans la pelade car, lors de cette maladie, l'aspect des cheveux est très caractéristique : ils sont comme cassés et ressemblent à des points d'exclamation, c'est à dire qu'ils sont rétrécis à leur base.

Calvitie chez la femme : que faire ? 

"Quand une femme présente une calvitie, on s'enquiert d'une éventuelle hyper-androgénie" indique le Dr Vabres. Celle-ci se manifeste également par des troubles des règles ou encore une hyper-pilosité. L'organisme produit alors trop d'androgènes. Cette hyperandrogénie peut être liée à des troubles de la glande surrénale. Le diagnostic initial de l'hyper-androgénie se fait par un dosage hormonal lors d'une prise de sang. Les deux autres causes d'alopécie féminine sont l'alopécie androgéno-génétique et l'alopécie frontale fibrosante. "Cette dernière survient également chez la femme non-ménopausée" précise le Dr Vabres.

Médicaments

Il n'y a pas, à ce jour de moyen thérapeutique de soigner l'alopécie frontale fibrosante : dans cette forme d'alopécie, le follicule pileux est détruit :  le cheveux ne peux pas repousser. Dans les autres cas, le follicule n'est pas détruit et peut théoriquement produire à nouveau du cheveux. "On parle alors d'alopécie non-cicatricielle"  explique le Dr Vabres. Typiquement, votre médecin vous prescrira du Minoxidil en local qui stimule le follicule pilo-sébacé ainsi qu'un lotion dermo-corticoïde à appliquer sur le cuir chevelu. La cortisone à forte dose, généralement sous forme de perfusion en milieu hospitalier, ainsi que du méthotrexate. "Ce n'est toutefois pas une panacée" reconnaît le Dr Vabres. L'acétate de cyprotérone (Androcur), susceptible de provoquer des méningiomes, "est réservé aux cas les plus sévères d'hyperandrogénie et ne saurait être prescrit uniquement pour des alopécies androgéno génétiques" prévient le Dr Vabres.

Changer de contraception

Il pourra, en revanche, être pertinent de modifier votre contraception car elle peut être responsable d'un hyperandrogénie lorsqu'elle est uniquement à base de progestérone. Toutefois, les pilules combinées (3e et 4e générations) présentant davantage de contre-indications, la vigilance doit rester de mise. Des recherches sont en cours sur les inhibiteurs de JAK (pour Janus kinases).

Supplémentation en fer

Enfin, une supplémentation en fer sera prescrite lorsque l'alopécie est causée par une carence.

Calvitie chez l'homme : que faire ?

Votre dermatologue pourra vous prescrire un inhibiteur de la 5 alpha reductase (finastéride) afin limiter la chute des cheveux ainsi que de la spironolactone. "L'efficacité est toutefois modeste" admet le Dr Vabres. Et d'ajouter "Nous sommes relativement démunis en termes de traitement". La greffe de cheveux, qui a fait de nombreux progrès au cours des dernières années, peut, in fine, représenter une bonne solution.