Les résultats de notre enquête "Régime Dukan : et après ?" Une alimentation "plaisir" et équilibrée

mieux vaut conserver une alimentation équilibrée et non frustrante si l'on
Mieux vaut conserver une alimentation équilibrée et non frustrante si l'on souhaite maigrir durablement. © RG. - Fotolia.com

Dr Boris Hansel : Il faut réduire ses apports caloriques, mais pas de façon drastique. En réalité, il suffit de "manger conscient", c'est-à-dire de respecter la sensation de faim, de s'arrêter quand on n'a plus faim pour éviter de manger ce dont on n'a pas vraiment besoin. En pratique, si on veut se donner un repère, on peut essayer de laisser 20 % de ce qu'on a dans son assiette. Pas la peine de compter ses calories : il faut faire confiance à ses sensations alimentaires.

En revanche, il faut continuer à manger de tout : se priver de certains aliments qu'on aime entraîne des frustrations qui ne sont pas gérables sur le long terme, c'est ce qui entraîne les échecs.

Je souligne tout de même que ce type de régime s'applique aux personnes en surpoids, mais pas à celles en obésité morbide, avec des IMC supérieurs à 40 (ou 35 avec des symptômes de maladies liées au surpoids).

Dr Marie-Josée Leblanc : Il faut y aller progressivement, pas plus de 1 kg par semaine. Certes, c'est moins spectaculaire que ces régimes supposément miracle, mais cela ne dérègle pas le métabolisme et la perte est plus durable.

Pour un repas traditionnel, on a coutume de dire que l'assiette doit contenir un tiers de viande, un tiers de féculents et un tiers de légumes. Dans le cadre d'un régime, on peut par exemple changer pour la moitié de légumes, un quart de viande et un quart de féculents. L'idée c'est de réduire un peu son apport calorique tout en étant rassasié.

Une autre mesure simple et efficace consiste à éliminer de son alimentation toutes les boissons sucrées : sodas mais aussi jus de fruits, thés et cafés aromatisés, boissons énergisantes, eaux vitaminées... On ne s'en rend pas compte mais elles sont caloriques.

Je ne recommande pas de se peser trop souvent, je préfère conseiller de mesurer son tour de taille. En effet, dans un premier temps, la graisse va laisser place au muscle. Il n'y aura donc pas nécessairement de perte de poids importante mais la silhouette sera remodelée et, notamment, le tour de taille devrait diminuer. C'est ce tour de taille qui peut devenir un bon repère.

Anne-Sophie Joly : Mon principal conseil, c'est de faire les choses le plus naturellement et simplement possible, sans obligation, sans restriction... En gardant juste deux ou trois principes nutritionnels de base. Le plus important, c'est de manger sans stress, de cuisiner en famille ou avec ses proches, bref de garder le plaisir de manger ! Concrètement, si vous avez envie d'une pizza : pourquoi pas ? Mais prenez-en la moitié et complétez par une belle salade verte avec quelques rondelles de tomates fraîches. Et allez marcher après le déjeuner car faire de l'exercice physique, c'est aussi important que de bien s'alimenter.

Pr Monique Romon : S'engager dans un processus de perte de poids demande de se préparer en amont aux conditions qui vont permettre de maintenir le poids sur le long terme. La préparation est nécessairement double : physiologique et psychologique.

Il faut être conscient qu'il est difficile de se retreindre sur le long terme. Je conseille donc de se fixer des limites dans le temps, avec des objectifs atteignables. Par exemple, un changement des habitudes alimentaires sur un mois, au terme duquel on fait le point. On a moins d'échecs parce que dans ce cas l'arrêt est volontaire.

Par ailleurs, plutôt que de se fixer des règles strictes et bien trop contraignantes, il est indispensable d'apprendre à retrouver les sensations de faim et de satiété, c'est-à-dire manger au bon moment, quand on en a besoin, tout en gardant une relation de plaisir avec la nourriture.

Il faut enfin accepter que le résultat ne sera pas immédiat. Et surtout il faut déculpabiliser l'échec et se dire que perdre du poids ce n'est pas passer du tout au rien !

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