Compléments alimentaires à la levure de riz rouge : inutiles et dangereux

L'UFC-Que choisir publie une enquête révélant que les compléments aliments alimentaires à base de riz rouge, utilisés pour aider à diminuer le cholestérol, ne sont pas efficaces et peuvent même se révéler dangereux.

Compléments alimentaires à la levure de riz rouge : inutiles et dangereux
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Pour soulager les problèmes digestifs, pour traiter la ménopause, pour prévenir les effets de l'âge... Les compléments alimentaires sont partout. Et pour cause : leur marché atteint désormais près d'un milliard d'euros. Dans ce contexte, l'UFC-Que choisir a analysé dix compléments alimentaires anti-cholestérol à base de levure de riz rouge, vendus en pharmacie, parapharmacie et sur Internet. Son constat est sans appel : "ils sont au mieux inutiles, au pire dangereux et dans tous les cas muets sur les précautions d'emploi et les effets secondaires", conclut l'UFC-Que choisir dans un communiqué. Alors que l'Autorité européenne de sécurité des aliments (AESA), n'autorise à communiquer sur la baisse du cholestérol qu'au-dessus de 10 milligrammes de monacoline K (la principale substance thérapeutique) par jour, la moyenne des produits testés atteint à peine le tiers de la dose minimale requise. C'est donc à tort que ceux-ci se vantent auprès des consommateurs de leur action sur le cholestérol. A contrario, les deux autres produits du test dépassent le seuil autorisé, normalement réservé à la catégorie des médicaments. Ce qui suggère que des compléments alimentaires peuvent être achetés et consommés en dehors de tout contrôle médical. Donc sans indication des effets indésirables, des éventuelles interactions médicamenteuses et des contre-indications. Plus inquiétant encore, le test effectué par l'UFC-Que choisir a décelé la présence de toxines potentiellement dangereuses pour les reins dans deux compléments alimentaires. Suite à ces résultats, mettant en évidence une réglementation inadequate des compléments alimentaires, l'UFC-Que choisir saisit la Haute autorité de santé (HAS) et l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) afin qu'elles se prononcent sur l'opportunité de rattacher ces produits à la réglementation des médicaments. Et d'ici là, demande un retrait de toute référence au cholestérol pour les produits contenant moins de 10 mg de monacoline K et l'interdiction de la commercialisation des autres.
Rappelons que contrairement aux médicaments, les compléments alimentaires n'ont pas besoin d'une Autorisation de mise sur le marché (AMM) pour être commercialisés. Ils n'ont donc pas été systématiquement soumis aux mêmes études d'efficacité et de toxicité que ceux-ci avant d'être vendus. Ils sont pour le moment considérés comme des aliments par les autorités et sont donc contrôlés par l'Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation) et non pas par l'ANSM, l'agence qui surveille les médicaments. Enfin, même prescrits par un médecin, ils ne sont pas pris en charge par l'Assurance maladie. D'une manière générale, il faut savoir qu'une alimentation équilibrée apporte tous les nutriments nécessaires à l'organisme et que les nutriments (vitamines, minéraux) sont absorbés plus efficacement via l'alimentation. En cas de prise de compléments alimentaires, il faut toujours en informer a minima son pharmacien et au mieux son médecin afin d'éviter des interactions médicamenteuses et ne jamais remplacer un traitement prescrit par un complément alimentaire sans avis médical. Les femmes enceintes et qui allaitent ainsi que les personnes souffrant de pathologies chroniques doivent impérativement consulter un médecin avant de prendre un complément alimentaire.

EN VIDEO : le docteur Boris Hansel explique pourquoi les compléments alimentaires, et en particulier la levure de riz rouge, ne sont pas recommandés en automédication pour faire baisser un taux de cholestérol trop élevé.

"Les compléments alimentaires anti-cholestérol sont-ils efficaces ?"