Parler du cancer colorectal pour mieux dépister

Moins connu que celui du sein ou du poumon, le cancer colorectal est pourtant l'un des plus fréquents parmi la population française. C'est pourquoi un dépistage organisé se met en place dans toute la France.

Quelque 37 000 nouveaux cas de cancer colorectal sont détectés chaque année en France. Dix-sept mille personnes n'y survivront pas. Ces chiffres font de ce cancer le 3e en termes d'incidence et le 2e du point de vue de la mortalité. Dépisté précocement, le cancer colorectal est pourtant de bon pronostic : il serait possible de diminuer de 15 % à 20 % la mortalité par cancer colorectal si la participation de la population atteignait 50 %.

cancer colorectal
Les volontaires pour le test de dépistage se verront remettre un kit, qu'ils renverront ensuite au laboratoire pour analyse. Le but: détecter la présence éventuelle de sang dans les selles. © Inca

D'où l'initiation, dès 2002, d'un dépistage organisé dans 23 départements pilotes. Dépistage qui s'étend cette année à l'ensemble du territoire français : toutes les personnes de 50 à 74 ans vont recevoir de la part des instances sanitaires départementales une invitation à demander ce test de dépistage gratuit auprès de leur médecin traitant. Le choix de cette tranche d'âge n'est pas anodin : environ 94 % des cancers colorectaux se déclenchent après 50 ans et le risque augmente avec l'âge. Cette population cible représente pas moins de 16 millions de personnes.

Ce test de dépistage est fort simple, totalement indolore, sans danger et peu onéreux pour la sécurité sociale. Il s'agit de prélever, sur trois selles consécutives, un petit fragment de la taille d'une lentille, qu'il faut ensuite déposer sur une plaquette, à envoyer à un centre de lecture agréé. Les résultats sont envoyés à la fois au patient et au médecin traitant. Si le test est négatif (97 % des cas), le patient sera invité à faire un nouveau test deux ans plus tard. S'il est positif, pas de panique ! Cela ne fait que confirmer la présence microscopique de sang dans les selles et n'égale pas forcément cancer. Une coloscopie permettra de préciser le diagnostic.

Un bus itinérant

Parallèlement à ce dépistage organisé qui sera lancé en septembre, l'Inca vient de clôturer la seconde Semaine nationale contre le cancer colorectal. Le but : dédramatiser et démonter les idées reçues sur ce cancer, souvent perçu comme très mutilant et avec peu de chances de guérison. Le manque d'informations sur le cancer colorectal accentue ces craintes. Outre cette semaine de sensibilisation, une vaste campagne de communication télé, radio et papier sera lancée à l'automne. D'ici là, une exposition itinérante dans un bus fera escale dans une dizaine de villes de l'hexagone. Elle doit permettre au visiteur de mieux comprendre le cancer colorectal et l'intérêt du dépistage. Des dessins humoristiques viennent alléger le ton de cette exposition de vulgarisation médicale, animée par un médecin.

En savoir plus

  Le bus sera à Montpellier les 25 et 26 avril, à Aurillac les 16 et 17 mai, à Lens les 23 et 24 mai,à Toulouse les 6 et 7 juin et à Toulon les 13 et 14 juin.

  Site internet de l'Inca

 Cancer info service : des téléconseillers sont disponibles pour répondre à vos questions au 0810 810 821 (prix d'un appel local).