Faut-il faire confiance à l'homéopathie ? Petite histoire et principes de l'homéopathie

hahnemman a eu en 1796 l'idée d'utiliser, pour soigner une maladie, des plantes
Hahnemman a eu en 1796 l'idée d'utiliser, pour soigner une maladie, des plantes qui provoquaient les mêmes symptômes chez un sujet sain. © Marina Lohrbach - Fotolia

L'homéopathie est beaucoup plus ancienne que tous les mouvements de retour aux sources aujourd'hui en vogue. C'est en 1796 que Samuel Hahnemann a la révélation : et si l'on tentait de soigner le mal par le mal ? Tel est le principe fondateur de l' "homeo" "pathie", qui signifie textuellement "identique" et "maladie".

Sa théorie est toute simple : une substance médicinale qui, à forte dose, peut provoquer un ensemble de symptômes chez l'homme sain pourra, une fois diluée, guérir une maladie provoquant les mêmes symptômes. C'est le principe de similitude. "Si une maman m'amène un enfant qui a du mal à s'endormir, à cause d'une excitation plutôt joyeuse, je vais le soigner avec un médicament issu d'une plante qui provoque à l'origine les mêmes effets que le café, explique le Dr Xavier Panier, médecin homéopathe. Mais si l'enfant à du mal à s'endormir à cause d'une nervosité liée à des angoisses, je n'utiliserai pas le même médicament, bien que les symptômes soient les mêmes."

Mais pour être sûr de ne pas décupler le mal plutôt que de l'éloigner, il faut s'assurer que la substance sera administrée en quantité suffisamment minime pour ne pas être toxique. Voici le second principe fondateur de l'homéopathie : la dilution. La substance souche est d'abord diluée dans un volume de liquide. Puis ce liquide est à nouveau dilué et ainsi de suite. Au final, la dernière mixture obtenue est agitée une centaine de fois, afin que le produit soit efficace : c'est la dynamisation.

Ultime principe de base de cette médecine : la globalité. Kesako ? Contrairement à la médecine allopathique (celle pratiquée par les médecins généralistes "traditionnels"), le praticien va ici prendre en compte le patient dans sa totalité et non seulement ses symptômes isolés. Il va tenter de déterminer une sorte de profil psychologique ainsi que la nature exacte de ses symptômes. "C'est pourquoi deux patients qui présentent a priori les mêmes signes cliniques ne seront pas forcément traités avec les mêmes médicaments", précise Xavier Panier.

Attention, pas question de juger des effets après absorption de la potion magique. Il faut parfois attendre plusieurs semaines avant de pouvoir juger des effets du traitement. Corollaire positif : les effets secondaires sont extrêmement rares.

La France très homéo

Aujourd'hui, une multitude de médicaments ont été mis au point, dont la plupart prennent la forme de célèbres petites granules à faire fondre sous la langue. Selon l'école à laquelle appartient l'homéopathe que vous consultez, la prescription sera différente.

 L'uniciste s'arrangera pour vous administrer un remède unique, en une seule prise.

 Le complexiste vous donnera une potion à base de plusieurs médicaments, à prendre plusieurs fois.

 Le pluraliste préconisera un traitement encore plus long, avec lui aussi plusieurs remèdes qu'il juge complémentaires.

Aujourd'hui, l'homéopathie est pratiquée dans plus de 80 pays de par le monde, avec une forte prédominance en Europe occidentale. La France, où seuls les médecins et certains professionnels de santé peuvent prescrire ces remèdes, concentrerait à elle seule 80 % des prescriptions homéopathiques. Pourtant, à en croire Xavier Panier, ce n'est pas spécialement le pays le plus accueillant en la matière : "J'ai travaillé en Suisse où il y a une vraie culture des méthodes naturelles. Il y a deux circuits de soins : là-bas, il est normal d'avoir un médecin homéopathe, des pharmacies qui se spécialisent dans ce domaine. En France, on vient souvent nous voir en dernier recours, lorsque la médecine allopathique n'a pas réussi à enrayer la maladie."

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