En occident, pour faire la preuve de l'efficacité d'un médicament
ou d'une technique, il faut réaliser des études poussées,
sur un nombre déterminé de patients, en double aveugle (dans
le cadre d'un test de médicament, par exemple, les patients ne savent
pas lesquels d'entre eux reçoivent le placebo et lesquels reçoivent
la vraie molécule).
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Les douleurs lombaires ont considérablement diminué
avec le remède chinois, dans cette étude menée par des
chercheurs autrichiens. © Images
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"Des études de ce genre ont été réalisées
concernant la médecin chinoise, mais très peu d'entre elles
ont été médiatisées", regrette Philippe
Sionneau. Ce qui peut s'expliquer par le fait que les médicaments
chinois sont, pour la plupart, naturels et donc peu dispendieux et inintéressants
à tester pour des laboratoires pharmaceutiques
Ceci dit, quelques travaux tendent à prouver que la médecine
chinoise peut constituer un complément tout à fait actif à
la médecine occidentale. L'une de ces études a été
réalisée en pleine épidémie de Sras, le célèbre
syndrome respiratoire aigu sévère, qui a sévi en Chine
au printemps 2003. Deux équipes ont travaillé, l'une employant
uniquement la médecine occidentale, l'autre l'alliant à la
médecine traditionnelle chinoise. Dans le premier groupe, le taux
de mortalité s'est élevé à 12,5 %, contre
7,8 % dans le second groupe.
Contre les lombalgies
Très intéressante également, cette étude menée
par des chercheurs autrichiens. Quelque 320 patients souffrant de lombalgies
ont été répartis en deux groupes : l'un a reçu
un emplâtre placebo tandis que l'autre a reçu un emplâtre
à base de piment, issu de la pharmacopée chinoise. Personne,
ni des patients ni des médecins, ne savait qui avec reçu le
médicament actif. Les résultats sont parlants : après
trois semaines de traitement, l'intensité de la douleur a diminué
de 42 % pour les patients recevant le médicament chinois, contre 31
% pour ceux recevant le placebo. Le jugement des médecins est révélateur
lui aussi : 74 % trouvent le médicament d'une efficacité excellente
ou bonne, contre 36 % pour le placebo. Même écho du côté
des patients : 82 % disent avoir vu leur situation s'améliorer avec
le médicament, seulement 50 % avec le placebo. Des confirmations qui
donnent à la médecine chinoise un crédit dont d'autres
médecines douces ne bénéficient pas.