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Les TMS, on en entend très souvent parler, mais c'est un concept qui reste très obscur pour nombre d'entre nous. Tous d'abord, il faut savoir que l'acronyme TMS désigne les troubles musculosquelettiques, pathologies multifactorielles touchant les muscles, les tendons et les nerfs des membres et de la colonne vertébrale.

Posture favorisant les TMS
 
Vous vous reconnaissez dans ce dessin ? Dommage, car il représente la posture idéale pour développer des TMS : regard bas, poignets posés, dos arrondi, etc.
Dessin © J.C.Bauer/INRS
 

Les TMS s'expriment par des douleurs, mais aussi par de la raideur, de la maladresse ou une perte de force.
"Le terme TMS s'applique aussi bien aux douleurs lombaires qu'à celles du cou, de la nuque ou des poignets et concerne aussi bien les petites douleurs et plaintes passagères que les véritables pathologies, explique François Cail. Néanmoins, les TMS que l'on rencontre le plus chez les personnes travaillant sur écran sont celles du membre supérieur, c'est-à-dire les troubles concernant la nuque, les épaules et les poignets.

Syndrome du canal carpien et tennis elbow

C'est le problème majeur lié au travail sur écran même si ça n'est pas le domaine où l'on rencontre le plus de personnes touchées (ce sont les ouvriers ou manutentionnaires qui le sont). En effet, 5% à 10% des TMS du membre supérieur totaux reconnus en 2006 sont dues au travail sur écran".

Le syndrome du canal carpien (SCC) et l'épicondylite (plus connue sous le nom de tennis elbow) sont les deux pathologies les plus répandues chez les tapeurs fous de clavier et les cliqueurs de souris.
Le SCC est une compression du nerf médian au niveau du poignet. Les femmes sont plus touchées que les hommes, ainsi que les personnes souffrant d'obésité.

 

 
On voit très clairement sur cette image la position inconfortable de la nuque et du cou lors de la lecture sur un écran de portable.
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Pour éviter cela, quelques bonnes habitudes à prendre :

» Hauteur de l'écran : le haut de l'écran doit être à la hauteur des yeux. (Cf partie sur la vue)

» Utilisateurs d'ordinateurs portables : de plus en plus de personnes travaillent au bureau avec un ordinateur portable. Or, leur utilisation oblige à baisser à tête pour lire l'écran, ce qui, à terme, peut fatiguer les muscles du cou et de la nuque. Pour y remédier, il est conseillé d'utiliser un réhausseur qui va permettre d'avoir l'écran à bonne hauteur. D'autre part, pour une utilisation quotidienne au bureau, il est préférable de connecter un clavier et une souris pour travailler dans de meilleures conditions.

» Clavier : il ne doit être ni trop loin, ni trop près du bord du bureau. L'idéal serait donc qu'il se situe à environ 10-15 centimètres du bord. Cette distance permet de frapper "poignets flottants" et de pouvoir de temps en temps poser les poignets pour les reposer. Outre la distance du clavier, il faut veiller à son inclinaison et donc à garder les pieds du clavier repliés.

» Souris : normalement, un gaucher doit pouvoir avoir une souris adaptée, ce qui n'est généralement pas le cas. Mais surtout, la souris doit se trouver dans le prolongement de l'épaule, l'avant-bras étant appuyé sur la table. A l'inverse, François Cail avertit de ce qu'il ne faut pas faire : "Avoir la souris éloignée de soi est une conduite potentiellement à risque car cela oblige à la manipuler avec le coude en extension, le bras tendu, ce qui pourra provoquer, à terme, des douleurs allant de la nuque jusqu'au doigt." D'autre part, si c'est une souris à bille, il faut veiller à la nettoyer régulièrement.

» Porte-documents : si l'utilisateur travaille essentiellement à partir de documents papier, un porte-document installé à côté de l'écran ou entre le clavier et l'écran est utile pour limiter la fatigue de la nuque et des yeux". Pour les personnes qui écrivent autant qu'elles frappent, le "Docuglide", produit pour l'instant exclusivement par une société allemande, est une solution intéressante qui permet d'effecteur les deux tâches sans conséquence sur le cou. " confie François Cail.

 

" Le stress peut aggraver le risque de TMS"

Exemple concret : vous travaillez à la fois sur ordinateur et sur bureau. Vous alternez régulièrement entre les deux et avez par exemple besoin d'un document papier pour rédiger un document Word, Excel, un Powerpoint ou un PDF. Vos documents papier à plat sur le bureau se situent juste sous vos yeux, et plus loin, votre clavier. Vous baissez régulièrement la tête pour lire le document et la relevez aussitôt pour taper, sans oublier de cliquer avec votre souris se trouvant perdue à votre droite (il semble que même les gauchers utilisent la souris de la main droite). Les bras tendus, vos épaules sont sollicitées pour aller taper votre clavier, pour lire, votre tête n'arrête pas de pencher, se relever, pencher, se relever. Résultat, c'est le cou qui trinque ! Toutes les conditions sont réunies pour finir la journée avec des douleurs aux épaules, au cou, à la nuque et aux poignets. Le stress peut également favoriser l'apparition de troubles.

Informer les employés

Le chercheur ajoute que "la plupart du temps, à leur arrivée dans une entreprise, les employés ne sont pas informés sur les réglages à effectuer pour adapter leur poste de travail à leur morphologie. Cela peut sembler trivial, mais tout le monde ne sait pas forcément faire ces réglages mais surtout, n'y pense pas forcément. Or, c'est la première chose à faire si l'on veut éviter les TMS. D'autre part, les changements de logiciels, de poste ou de matériels induisent une source de stress qui va aggraver les risques de TMS. Le stress peut venir du travail en soi, ce qui est le cas chez les opérateurs de saisies ou ceux des centres d'appels : les premiers peuvent être stressés par la monotonie et la répétitivité de leur tâche tandis que les autres seront sous une constante pression temporelle. Après, tout dépend du management."

De manière générale, pour soigner ces petits bobos de bureau, la solution la plus simple et la plus efficace reste le repos. Une intervention chirurgicale peut être préconisée pour les personnes souffrant du SCC. Evidemment, adapter son poste et l'aménager de façon ergonomique est le meilleur moyen d'éviter de voir douleurs et autres troubles réapparaître.


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