La vessie hyperactive : ça se soigne

Jour comme nuit, des envies pressantes, urgentes et fréquentes d'uriner (plus de 8 fois en 24h) au point de planifier sa vie en fonction de la proximité des toilettes sont des signes qui ne trompent pas. Vous êtes peut-être atteint d'hyperactivité vésicale ou, autrement dit, de vessie hyperactive. A ne pas confondre avec l'incontinence. Dans le cas de l'hyperactivité vésicale, ces envies, bien qu'urgentes, ne sont pas forcément accompagnées de fuite.

	60 % des personnes touchées n'osent pas en parler à leur médecin. Pourtant, il existe des traitements efficaces.

La cause ? Le muscle, qui ferme la vessie, se contracte trop tôt et trop souvent. Résultat, le réservoir se vide alors qu'il n'était pas complètement rempli. C'est cette contraction qui donne l'envie subite d'uriner.

Une maladie sous-diagnostiquée

Cette maladie touche plus de 22 millions d'européens, hommes comme femmes de tout âge. Ces dernières étant légèrement plus concernées, notamment en raison de spécificités anatomiques du périnée.

Bien que cette maladie ait un fort retentissement au quotidien, 60 % des personnes touchées rechignent à en parler à leur médecin. Et, ce dernier ne l'évoque pas forcément spontanément. Pourtant, l'hyperactivité vésicale n'est pas une fatalité : cette maladie se soigne avec succès.

Un large panel de traitements

Dans 80 % des cas, cette pathologie se présente sous une forme légère à modérée. En première intention, l'association des médicaments et d'une rééducation comportementale suffit pour traiter efficacement les symptômes.

» Les médicaments : Le but ? Ils agissent sur les nerfs qui contrôlent les muscles de la vessie. Leur mode d'action ? Ils réduisent les spasmes musculaires. La vessie se contracte moins. Seul bémol : ces médicaments (anti-cholinergiques) ont des effets secondaires parfois gênants, comme la sécheresse buccale, les maux de tête et les crampes abdominales. La nouvelle génération de traitement est mieux tolérée.

» La rééducation : Le but ? Remuscler les muscles de soutien (muscles sphinctériens et pelviens) afin de mieux maîtriser les muscles de la vessie. Comment ? Par des exercices ciblés, on apprend à contracter les muscles entourant le vagin et l'anus. Cette technique est pratiquée à l'aide d'une sage-femme ou d'un kinésithérapeute.

» La chirugie : Quand ? Elle est conseillée uniquement pour les formes rebelles aux traitements. Le but ? Elle consiste à moduler l'activité des nerfs qui commandent la contraction des muscles de la vessie.

Une hygiène de vie

» Continuez les exercices pelviens sitôt les séances finies. Seul un entretien de la tonicité du périnée permet de garder l'efficacité du traitement médicamenteux. Parlez-en à votre médecin.

» Une alimentation choisie. Limitez les plats salés et/ou épicés qui par leur action diurétique peuvent augmenter la fréquence des mictions. Même constat avec les boissons diurétiques comme le thé, le café, l'alcool…

» Buvez 1,5 L d'eau par jour. Les personnes atteintes ont la fâcheuse habitude de réduire leur consommation d'eau, au risque de se déshydrater. Limitez votre consommation le soir pour vous éviter de vous relever la nuit…

» Préférez les sports tels que le vélo, la natation, la marche, le yoga…, considérés comme moins néfastes pour le périnée. Evitez la gymnastique, la course à pied, le tennis et le jogging.

» Luttez contre le syndrome de la "clef dans la porte". Lors d'une envie pressante, le réflexe est de se précipiter aux toilettes. Or, le stress favorise la contraction de la vessie. Surtout, ne courez pas. Essayez de rester calme en vous concentrant sur autre chose et en tentant de vous retenir au maximum.

(1) Milsom. I, Abrams. P, Cardozo L et al. BJU Int 2001 ; 87(9):760-6