Les médicaments sous surveillance décryptés Parlodel (bromocriptine) pour celles qui n'allaitent pas

a la moindre anomalie, le médicament qui bloque l'allaitement doit être
A la moindre anomalie, le médicament qui bloque l'allaitement doit être interrompu. © Magalice / Fotolia.com

 Commercialisation : 1988

 Ordonnance : oui

Indications

Ce médicament qui est un agoniste dopaminergique, appartient à la classe des antiparkinsoniens. Il est aussi prescrit pour inhiber la lactation chez les femmes qui viennent d'accoucher et qui ne souhaitent pas allaiter. La surveillance ne concerne que ce cas.

Motif de la surveillance renforcée 

Risque identifié de complications neurovasculaires.

"La plupart des incidents ou accidents cardiovasculaires observés sont survenus chez des patientes présentant des facteurs de risque vasculaire (hypertension artérielle, tabagisme, obésité), une artériopathie périphérique, ou traitées de façon concomitante par des médicaments vasoconstricteurs, dont l'association est déconseillée. Voici ce qui est clairement indiqué dans les "mises en garde et précautions d'emploi" de la notice du parlodel. Dans ces cas peut-on également y lire, "il est conseillé au prescripteur d'évaluer le rapport ente le bénéfice attendu et les risques encourus par la patiente". On peut cependant se demander si les femmes qui viennent d'accoucher sont toujours bien informées de ces risques.

"Ce médicament est très puissant et il a toujours été à risque, confirme le Dr Marc-Alain Rozan, gynécologue-obstétricien et président du Syndicat national des gynécologues obstétriciens de France. De plus, comme c'est le seul médicament qui existe pour inhiber la lactation, il n'y a pas d'autre alternative. Troubles psychiatriques (confusion, agitation, hallucinations...), troubles nerveux (céphalées, vertiges, somnolence...), troubles cardiaques, troubles vasculaires, troubles respiratoires ou encore gastro-intestinaux et musculaires, même s'ils sont plus ou moins fréquents. La liste des effets indésirables est loin d'être courte. 

"C'est pourquoi ils doivent être bien expliqués au moment de la prescription. Il faut aussi tenir compte des facteurs de risque lors de l'interrogatoire. Pour vérifier que la patiente supporte bien le traitement, il faut par ailleurs commencer lentement le traitement, puis augmenter les doses progressivement. Enfin, à la moindre anomalie, on arrête le traitement", insiste le Dr Rozan, pour qui ce médicament ne doit jamais être prescrit dans l'urgence.

 A savoir : à cause de ces effets indésirables, parfois graves, certains pays comme les Etats-Unis ou le Canada ont interdit le Parlodel dans l'indication du blocage de la montée de lait.

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