Le port du soutien-gorge n'augmente pas le risque de cancer du sein

C'est une vieille polémique qui fait pourtant régulièrement débat. Mais selon une étude américaine, porter un soutien-gorge n'augmenterait pas les risques de développer un cancer du sein.

Le port du  soutien-gorge n'augmente pas le risque de cancer du sein
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Quand les soutiens-gorge font pression. Jusqu'à présent, on ne disposait d'aucune étude scientifique sur la corrélation entre le port de soutien-gorge à armatures ou à ajustement trop serré et le risque de cancer du sein. On avait seulement des hypothèses : les soutiens-gorge trop serrés gêneraient le drainage lymphatique et augmenteraient les risques de développer des cancers du sein. Par ailleurs, l'influence du soutien-gorge avait aussi été envisagée pour expliquer les différences de survenue de ces cancers chez les femmes asiatiques vivant en Asie et celles vivant en Amérique du Nord et en Europe. Les premières étant moins touchées par le cancer du sein. Cependant, le lien entre les deux n'a jamais été démontré du fait que d'autres facteurs pouvaient entrer en jeu. La Haute Autorité de Santé (HAS) rappelait dans ses recommandations de dépistage du cancer de sein publiées en mai dernier que "les femmes américaines et européennes sont exposées à d'autres facteurs de risque, tels que la consommation de graisse ou l'indice de masse corporelle" .

Une étude rassurante. Une équipe de chercheurs de l'université de Seattle a suivi plus de 1 500 femmes âgées de 55 à 74 ans, ménopausées. Celles-ci ont été réparties en trois groupes : deux d'entre eux regroupaient des femmes atteintes des deux types de cancer du sein les plus fréquents et un troisième regroupait des femmes qui n'avaient pas de cancer. A la suite d'entretiens menés par les chercheurs, le résultat publié dans Cancer Epidemiology Biomarkers & Prevention est sans appel : le risque de cancer du sein lié au soutien-gorge était similaire chez toutes les femmes, peu importe la durée quotidienne du port du soutien-gorge, le modèle, la présence ou non d'armatures, ou encore l'âge où l'on commence à en porter. Les chercheurs insistent sur la nécessité de rassurer les femmes, notamment en Europe et en Amérique du Nord, où le soutien-gorge est particulièrement répandu. En France, 9 femmes sur 10 en portent un... et peuvent donc continuer à le faire, l'esprit tranquille.