Pandémie de grippe humaine

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Faut-il s'inquiéter d'une prochaine mutation du virus de la grippe aviaire vers un virus à transmission interhumaine ? Face à la persistance, depuis 2003, d'une grippe aviaire hautement pathogène, il est raisonnable de craindre l'émergence d'un virus grippal pandémique humain à partir du H5N1.

De 9 à 21 millions de personnes malades

Sur la base des pandémies historiques, l'Institut de Veille Sanitaire (InVS) a modélisé l'impact qu'aurait sur la population française une nouvelle pandémie virale : en l'absence d'intervention sanitaire, il pourrait y avoir de 9 à 21 millions de personnes malades et entre 91 000 à 212 000 morts en fin de pandémie. Autant dire qu'il est nécessaire, sinon vital, de se parer à toute éventualité pour éviter un tel drame. D'autre part, une pandémie d'une telle ampleur désorganiserait les tissus sanitaires, sociaux et économiques du pays.
Selon Gilles Brücker, directeur général de l'InVS, "il n'y a aucun élément nouveau dans la mutation possible du virus ; il n'y a donc pas eu d'évolution des caractéristiques du virus qui actuellement ferait craindre une évolution de la transmission épidémiologique et rien ne permet de dire aujourd'hui que nous nous rapprochons du risque d'une pandémie humaine."

Exogrippe 0 Doullens, avril 2007
 
Exercice exogrippe à Doullens, avril 2007
Photo © Ministère de la santé
 

Pas d'inquiétude à avoir… pour l'instant. Car les scientifiques s'accordent au moins sur ce point : ils pensent que le virus va effectivement muter pour devenir humain, mais ils ne peuvent savoir quand et quelle forme le virus muté aura.
Dans une telle éventualité, il est légitime de se poser la question suivante : La France est-elle prête ? A-t-elle les moyens de protéger les 65 millions de Français ?

"Je crois que la France est prête", Didier Houssin

A ces questions, Didier Houssin, délégué interministériel à la lutte contre la grippe aviaire a répondu : "Je crois que la France est prête (...) nous avons acquis un certain nombre de produits qui vont permettre la protection de la population le moment venu. (...) Nous anticipons en essayant de nous y préparer au mieux, afin de retarder la survenue de la pandémie, en France si possible. (..) Il s'agit de minimiser l'impact sanitaire, l'impact sur la santé des gens et aussi de faire en sorte que notre pays continue le mieux possible à fonctionner sur le plan économique et social."

Un plan "pandémie grippale" régulièrement mis à jour

Il faut savoir qu'il existe un dispositif gouvernemental de prévention et de lutte "pandémie grippale". Ce plan national détaille point par point et au cas par cas les objectifs à atteindre et les mesures à adopter.
Protection des ressortissants étrangers, organisation des services sanitaires, freinage de l'épidémie, réorganisation du pays, tout y est abordé et tout est pensé pour faire face dans tous les cas. Mais ce plan n'est pas immuable et ne reste pas gravé dans le marbre. En effet, comme tout ne peut être anticipé et qu'il est impossible de prévoir le contexte dans lequel la pandémie se déclarera, les mesures proposées dans le plan seront réévaluées au cas par cas selon la situation à affronter. D'ailleurs, ce plan est régulièrement mis à jour, pour tenir compte des dernières évolutions de l'épizootie, des avancées scientifiques.

Exercices nationaux et locaux

Le plan détaille d'ailleurs les différentes phases de progression du virus selon une nomenclature proche de celle de l'OMS. L'échelle va de la phase 1 "pas de virus grippal circulant chez l'homme" à la phase 6 "forte transmission interhumaine dans la population, extension géographique".

L'efficacité d'un tel plan est régulièrement mise à l'épreuve au travers de plusieurs exercices de simulation. A la demande de l'ancien Premier ministre, Dominique de Villepin, 7 exercices de mise en situation en cas d'épizootie ou de pandémie grippale ont été effectués entre 2005 et 2006.

Le dernier exercice en date a eu lieu à Doullens, dans la Somme, en mars 2007. Il avait pour objectif de tester la coordination entre la médecine de ville et l'hôpital.
Les deux autres exercices exogrippes effectués visaient à
» Evaluer l'organisation interne dans un hôpital (le CHU de Grenoble) devant une situation de pandémie : la mise en place du dispositif et la prise en charge des patients et travail du personnel hospitalier.
» Evaluer l'efficacité de la coopération entre les instances gouvernementales, locales et hospitalières en cas d'apparition de cas humains dans deux départements.

Enfin, plusieurs exercices à l'échelle locale sont régulièrement effectués pour constamment améliorer les dispositifs en place. Il reste regrettable que ces exercices de simulation ne soient pas faits à plus grande échelle ou dans des très grandes villes. Il est aisé d'imaginer les difficultés d'organisation si cela se produisait à l'aéroport
Roissy-Charles-de-Gaulle par exemple.


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