Antibiotiques

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Patients et médecins l'ont bien compris : les antibiotiques, aujourd'hui, c'est plus automatique. ©  mages
 

Novembre 2001 : le premier Plan antibiotiques voit le jour dans un contexte inquiétant : 100 millions de prescriptions d'antibiotiques chaque année rien qu'en France, dont 30 % de prescriptions inappropriées et une efficacité de plus en plus fragile. Jugez plutôt : en 1984, le taux de résistance du pneumocoque aux pénicillines était de 0,5 %. En 1999, il était de 42 %, pour finalement atteindre 60 % en 2001 chez les enfants. Sans parler des bactéries multi-résistantes qui ne capitulent plus que grâce à un ou deux antibiotiques… Et un trou de la sécu qui n'en finissait plus de se creuser : il était temps d'agir !

Ce premier plan vise donc à maîtriser et rationnaliser les prescriptions des antibiotiques. Pour ce faire, le ministère de la Santé a notamment misé sur une communication grand public à échelle surdimensionné. Si vous avez vécu en France entre 2000 et aujourd'hui, vous n'avez pas pu, non c'est impossible, échappez au fameux "Les antibiotiques, c'est pas automatique". Un peu comme, par le passé "La Sécu c'est bien, en abuser ça… craint", ce slogan rentre dans les esprits et s'y installe jusqu'à ce que le consommateur en arrive à se poser la question : "Mais ai-je vraiment besoin d'antibiotiques pour guérir ?"

Des conséquences positives

Les résultats de ce premier plan sont vraiment positifs, comme le souligne la Direction générale de la Santé : "En ville, pour la période 2002-2007, la diminution des consommations pendant les périodes hivernales est de 23,4 %, soit environ 4,5 % par an. Au total, 26,8 millions de traitements ont ainsi été évités. Chez les moins de 15 ans, cette diminution est de près de 35 %." Sur le plan pécuniaire, cette baisse a permis d'économiser 850 millions d'euros sur 5 ans.

Des progrès ont également été réalisés à l'hôpital, où plusieurs mesures ont été prises pour mieux encadrer la prescription. "Depuis 2002, les établissements de santé doivent mettre en place un comité des antibiotiques, diffuser des référentiels, désigner des médecins référents et généraliser la prescription nominative des antibiotiques, explique la DGS. Depuis 2004, les établissements de santé sont invités à signer un accord-cadre de promotion du bon usage des antibiotiques qui fixe un objectif national de diminution de 10 % en trois ans de la consommation d'antibiotiques. Ces mesures ont participé à la baisse de la consommation des antibios de près de 11 % entre 2002 et 2006."

"Sept objectifs pour le second plan"

Premières conséquences positives quant à la résistance des bactéries : si celle d'E-coli augmente, celle des streptocoques A a cessé d'augmenter et celle du staphylocoque doré diminue. "Le phénomène de résistance est absolument réversible", souligne Didier Guillemot, de l'Institut Pasteur.

Le petit frère de ce Plan Antibiotiques est né en 2007 et prendra fin en 2010. Il est dans la droite ligne du premier, poursuivant notamment ses actions de communication auprès du grand public et des professionnels de la petite enfance.

Sept objectifs principaux ont été listés :

» Améliorer les pratiques médicales.
» Améliorer les connaissances du grand public et du personnel de la petite enfance.
» Intégrer la politique antibiotique dans une gestion plus globale du risque infectieux et médicamenteux.
» Décliner le Plan antibiotiques dans les établissements de santé.
» Mettre en place le système d'information du plan.
» Communiquer et valoriser les actions et les résultats du plan.
» Favoriser la recherche.

Et ça va coûter combien, tout ça ? "En fait, le comité du Plan antibiotiques ne dispose pas d'un budget à dépenser, explique Didier Guillemot, qui siège lui-même au sein de ce comité. Il fait des recommandations, que les différentes instances choisissent de mettre en place à leur façon, avec le budget qu'elles décident d'accorder."


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