1928. Alors qu'il se livre à des expériences dans son laboratoire,
Alexander Flemming, un médecin anglais, fait une découverte
troublante, à laquelle il ne s'attendait pas : une moisissure, le penicillum,
empêche les bactéries de se développer dans les cultures qu'il
a mises en place. De là à penser en faire un médicament,
il n'y a qu'un pas
Qui ne sera franchi qu'une quinzaine d'année plus
tard, dans les années 40.
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Des millions de personnes atteintes de tuberculose, qui attaque
les poumons, ont été sauvées grâce à la pénicilline.
© Images
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La pénicilline, le tout premier antibiotique, apparaît sur le
marché alors que la tuberculose fait des ravages. Il sauvera des millions
de vie. "Il est toutefois important de préciser que ce n'est pas la
pénicilline qui a permis d'éradiquer la tuberculose, complète
Didier Guillemot, responsable de l'unité pharmacoépidémiologie
et maladies infectieuses à l'Institut Pasteur. Les antibiotiques soignent
les personnes malades, mais ils n'empêchent pas la contagion. En outre,
on oublie souvent qu'au-delà de la tuberculose, la pénicilline
a permis de soigner les infections des blessés de guerre mais aussi
les femmes qui viennent d'accoucher. Avant les années 50, il n'était
pas rare que le pronostic vital de la nouvelle maman soit engagé, à
cause d'infections liées à l'accouchement."
Plusieurs familles, un même principe
Aujourd'hui, de nombreuses autres familles d'antibiotiques se sont développées.
Certaines sont basées sur d'autres champignons, d'autres sont issues de
produits totalement synthétiques. Leur principe est toujours le même
: empêcher la prolifération des bactéries. Mais les méthodes
varient.
» Pour se multiplier, les bactéries se
dédoublent. Pour ce faire, la bactérie copie d'abord toutes les
informations qu'elle contient. Puis la paroi de la nouvelle bactérie se
forme autour de toute cette matière, créant ainsi une nouvelle unité.
Certains antibiotiques bloquent la formation de cette paroi, empêchant
ainsi une nouvelle bactérie viable de naître.
» Une autre méthode pour empêcher
la multiplication consiste à bloquer la synthèse des protéines
à l'intérieur de la bactérie qui auraient dû permettre
sa division.
» Il est également possible de bloquer
la réplication de l'ADN, le matériel génétique
contenu dans la bactérie, qui ne pourra donc plus, là non plus,
se multiplier.
» D'autres antibiotiques sont programmés
pour détruire la membrane du cytoplasme, à l'intérieur de
la bactérie.