Transmission "autochtone" de chikungunya à Montpellier

Quatre personnes de la même famille ont été contaminées par le virus du chikungunya à Montpellier. Elles sont guéries mais le plan de surveillance du moustique tigre est renforcé.

Transmission "autochtone" de chikungunya à Montpellier
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Les personnes contaminées par le moustique tigre, ne rentraient pas de voyage dans un pays ou une région métropole contaminée. Il s'agit donc d'une transmission "autochtone", c'est-à-dire que le virus aurait été véhiculé par des moustiques tigres directement en métropole. Les tests effectués ont confirmé la contamination des ces 4 personnes au virus. "Les patients de la même famille résidants dans un même quartier de Montpellier, sont guéris et en bonne santé, a déclaré, ce lundi, l'Agence régionale de Santé du Languedoc-Roussillon (ARS). Afin de prévenir toute dissémination du virus, et conformément au plan national anti-€dissémination de la dengue et du chikungunya, les mesures de surveillance épidémiologique et entomologique sont renforcées. En particulier, des actions de démoustication sont en cours autour de la zone de résidence des personnes contaminées." Par ailleurs, le risque de développement d'une épidémie est considéré comme "faible" mais ne peut être exclu, en raison de l'implantation importante du moustique tigre dans le département de l'Hérault. 

Le sud de la France est particulièrement surveillé par les épidémiologistes puisque le moustique tigre (Aedes albopictus), qui transmet le virus du chikungunya et de la dengue y est installé depuis 2004 dans 18 départements.
Dès 2006, le ministère de la Santé a, par ailleurs, mis en place un vaste dispositif de lutte contre le risque de dissémination de la dengue et du chikungunya en France métropolitaine, afin de prévenir et limiter la circulation de ces virus. Grâce à ce plan, la France avait rapidement réagit en 2010 pour limiter la dissémination du virus après que 2 cas de dengue et 2 cas de chikungunya ont été identifiés à Nice et à Fréjus. 
Inquiétude en France avant l'été. Alors que la Guadeloupe et la Martinique ont connu cet été une épidémie de chikungunya sans précédent, les épidémiologistes et autorités de santé s'inquiétaient déjà fin juin d'une possible arrivée du virus en France métropolitaine. "Nous aurons sans doute une épidémie plus importante qu'en 2010, même si tout est en place pour réagir si besoin", avait indiqué au mois de juin la Direction générale de la santé (DGS).
Ce qu'il faut savoir sur le chikungunya et le moustique tigre. Le chikungunya et la dengue sont deux maladies proches, caractérisées par de fortes fièvres associées à des douleurs articulaires. Elles sont transmises par le moustique tigre, identifiable par ses rayures noires et blanches. La femelle pond ses œufs dans l'eau et les larves s'y développent et éclosent aux périodes chaudes. Le chikungunya, qui signifie "homme penché" en langage souali, est rarement grave pour les individus en bonne santé. Elle n'en demeure pas moins invalidante lorsqu'elle devient chronique en raison des douleurs articulaires qu'elle provoque. 

Voir le dernier bilan de l'InVS (20/10)