"La chirurgie a sauvé ma féminité lors de mon cancer"

Après la maladie, il faut parfois affronter une nouvelle apparence physique. Lou a subi une ablation du sein gauche en 1999. Neuf ans plus tard, elle raconte comment la chirurgie plastique lui a sauvé son sein et sa féminité.

"C'est en 1999, à l'âge de 50 ans, que j'ai subi l'ablation du sein gauche à la suite de la découverte d'une tumeur canalaire maligne envahissante. Après la chimiothérapie et la radiothérapie, j'ai envisagé cette reconstruction mammaire afin de me libérer de mon mal être, je n'osais même plus me regarder dans le miroir de ma salle de bain ni me déshabiller devant qui que ce soi.

Mes proches m'ont laissé faire mon choix tant ils sentaient que j'étais très mal dans ma peau. Bien sûr j'étais très heureuse d'avoir échappé à la maladie mais j'étais profondément affectée moralement par ma nouvelle apparence physique.

Deux interventions de chirurgie plastique

lou reconstruction mammaire
Lou de Marseille © DR

La première intervention s'est bien passée mais a été très lourde et douloureuse (je ne suis pourtant pas douillette) et le résultat n'a pas été à la hauteur de ce qui m'avait été décrit. Je pense que j'ai été très mal conseillée, à ce moment là, quant au choix à faire pour la reconstruction, surtout compte tenu de la fragilité de ma peau irradiée d'une part, mais aussi quant aux conséquences physiques du prélèvement d'un lambeau de peau du dos et de la moitié du muscle grand dorsal. Ma peau très fragilisée par la radiothérapie a très mal réagi, elle est devenue très brune, elle s'est collée à la prothèse, mon sein est devenu très dur et très douloureux en raison de la formation d'une coque interne, j'ai donc eu de nombreuses cicatrices sur le sein et une cicatrice de 20 cm dans le dos.

L'intervention s'est bien passée mais a été très lourde et douloureuse

Ensuite, j'avais toujours mal au dos, au sein, mon corps ne supportait pas la prothèse interne (adhérence de la peau, douleurs du fait de la formation de la coque, meilleure irrigation sanguine au niveau de la peau).

Heureusement, la chirurgie réparatrice a fait, dans ce domaine, de gros progrès depuis quelques années. J'ai donc été de nouveau opérée le 30 janvier dernier, pour une auto-greffe destinée à enlever la prothèse interne et supprimer ainsi les troubles liés à celle-ci.

Cette deuxième reconstruction va changer ma vie

Cette 2eme reconstruction c'est très bien passée. Je suis rentrée chez moi quatre jours seulement après l'opération. La douleur liée à la prothèse a totalement disparue, c'est un vrai miracle.

J'ai la sensation d'avoir à nouveau "mon sein", il n'est plus dur et "cartonné" mais souple et sensible. Le chirurgien m'a dit que ma peau allait être bien irriguée et qu'ainsi elle allait retrouver souplesse et naturel.

Cette deuxième reconstruction va changer ma vie, je le sais et je ne remercierai jamais assez ce chirurgien de m'avoir proposé cette intervention tout à fait adaptée à mon cas".