Médicaments, déremboursements : ce qui change au 1er janvier 2020

Déremboursement des médicaments, prix du tabac, fin des cotons-tiges, homéopathie... Le point sur les changements dans le domaine de la santé depuis le 1er janvier 2020.

Médicaments, déremboursements : ce qui change au 1er janvier 2020
© Racorn - 123RF

[Mise à jour du 03 janvier 2020 à 11h28] Les lois et décrets votés au cours de l'année entrent en vigueur, pour la plupart au 1er janvier 2020. Quels changements sont attendus pour cette nouvelle année ? On fait le point. 

Ce qui change le 1er janvier 2020 :

  • Les médicaments homéopathiques ne sont plus remboursés qu'à hauteur de 15% (contre 30% auparavant) par la Sécurité sociale. Cela concerne près de 1 200 produits homéopathiques dont : Rhus Toxicodendron, Nux Vomica, Mercurius Solubilis, Ignatia Amara... Ces mêmes produits seront totalement déremboursés à partir du 1er janvier 2021, indiquent les textes de lois parus le 8 octobre 2019 au Journal Officiel.
  • Les cotons-tiges en plastique sont interdits à la vente. Le 27 mars 2019, le Parlement européen a confirmé la fin des petits bâtonnets ouatés à usage unique qui figurent parmi les déchets les plus présents sur les plages et dans les milieux aquatiques. Disparaissent également certains types de vaisselles en plastique (assiettes, gobelets...) à usage unique. L'objectif ? Que d'ici le 1er janvier 2021, les produits en plastique à usage unique soient interdits dans les 27 pays de l'Union européenne. Des alternatives en bambou, en bois ou en papier biodégradable existent et sont disponibles dans les grandes surfaces. 
  • La mise sur le marché de produits alimentaires contenant du dioxyde de titane (E171 ou TiO2) est interdite. Cet additif alimentaire, utilisé pour ses propriétés colorantes et opacifiantes dans certains certains produits comme les confiseries, les gâteaux ou les plats préparés, est suspecté d'effets cancérigènes, a annoncé le gouvernement le 17 avril 2019. Cette interdiction ne concerne toutefois pas les produits cosmétiques comme les dentifrices et les médicaments. 
  • Certaines lunettes et prothèses dentaires sont intégralement remboursées. Par ailleurs, à partir du 1er janvier, il y a une diminution de 250 euros du reste à charge sur les aides auditives.
  • La présence d'un défibrillateur cardiaque externe (DAE) est obligatoire pour les établissements recevant du public (ERP) de catégorie 1 à 3, autrement dit ceux pouvant accueillir plus de 300 personnes, selon un décret du 19 décembre 2018. En 2021, ce sera au tour des établissements accueillant moins de 300 personnes (ERP de catégorie 4) de se munir d'un défibrillateur cardiaque. 
  • Le prix du paquet de 20 cigarettes augmente pour atteindre 9.20 euros selon les marques. Le Président de la République, Emmanuel Macron, a d'ailleurs prévu des augmentations successives afin d'atteindre un prix de 10 euros le paquet de 20 cigarettes fin 2020. 
  • Le bisphénol A, déjà interdit dans les contenants alimentaires, est banni de tous les tickets de caisse suite à une décision européenne. Cette "substance chimique", selon l'Anses est en effet classée dans la catégorie des perturbateurs endocriniens.
  • Les conditions de prescription et de prise en charge des médicaments inscrits au répertoire des médicaments génériques évoluent en 2020. Désormais, l'obligation de l'écriture manuscrite de la mention "non substituable" sur l'ordonnance est supprimée, indique le site Ameli.fr. Cette mention interdisait aux pharmaciens de délivrer aux patients des médicaments génériques à la place des médicaments princeps (avec marque). A partir du 1er janvier, le médecin doit obligatoirement préciser sur l'ordonnance médicale la raison médicale justifiant sa décision de ne pas autoriser la substitution du médicament par le pharmacien. 

Ce qui change courant 2020 :

  • A compter du 15 janvier, les médicaments à base de paracétamol (Doliprane®), ainsi que certains anti-inflammatoires non stéroïdiens comme ceux contenant de l'ibuprofène (Advil®) et de l'aspirine (Aspégic®) ne seront plus proposés en libre accès dans les pharmacies, mais seront tous placés derrière le comptoir du pharmacien, informe l'Agence nationale du médicament (ANSM) dans un communiqué du 17 décembre 2019. Ces médicaments, associés à des risques de lésions graves du foie et de complications rénales, resteront tout de même disponibles sans ordonnance. De même, le sirop Maxilase® et les autres comprimés pour le mal de gorge bénin à base d'alpha-amylase seront également placés derrière le comptoir, et seront uniquement disponibles sur demande au pharmacien. Ces médicaments seraient associés à un risque de réaction allergique. 
  • Les tests "angine" pourront être réalisés dans les pharmacies et non plus seulement par les médecins, au printemps 2020 selon la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). Ces tests sont conçus pour détecter si une angine est virale ou bactérienne. Leur but ? Désengorger les salles d'attente des généralistes et limiter la prescription d'antibiotiques si l'angine est virale. A savoir que ces tests seront intégralement pris en charge par la Sécurité Sociale.