La généralisation du tiers payant se fera doucement, mais sûrement

La généralisation du tiers payant, mesure phare de la Loi Santé votée lors du dernier quinquennat, n'est plus à l'ordre du jour. Si elle n'est pas abandonnée, Agnès Buzyn a annoncé son report.

La généralisation du tiers payant se fera doucement, mais sûrement
© auremar - 123 RF

La généralisation du tiers payant n'entrera pas en vigueur au 30 novembre 2017, comme prévu. La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a effet indiqué sur CNews vouloir "y aller doucement" d'ici "la fin du quinquennat", afin de travailler "à sa faisabilité technique".

La généralisation du tiers payant doit permettre aux patients de ne plus faire l'avance des frais lors des consultations chez le médecin, comme c'est déjà le cas lorsqu'ils vont à la pharmacie acheter des médicaments. Depuis le 1er juillet 2016, les femmes enceintes et les personnes atteintes d'une affection de longue durée (ALD) en bénéficient. Il s'applique également aux bénéficiaires de la CMU complémentaire et de l'aide complémentaire en santé. Au total, 11 millions d'assurés sont ainsi déjà concernés par ce dispositif. 

"Nous n'abandonnons pas le tiers payant qui a vocation à être accessible à tous les malades", a assuré Agnès Buzyn. "Nous allons y aller doucement, parce que c'est important que les médecins aient du temps médical à donner à leurs malades." C'est en effet un point qui avait suscité la colère des syndicats de médecins et généré plusieurs mouvements de grève pour protester contre cette mesure. Ces derniers, craignaient particulièrement des lourdeurs administratives, ainsi que des retards de paiement. "C'est plus compliqué pour les médecins que pour les pharmaciens, et donc il faut qu'on accompagne les médecins pour qu'ils aillent spontanément vers le tiers payant", a estimé la ministre de la Santé.

En outre, et contrairement à ce que prévoyait la loi Santé votée sous le précédent quinquennat, le tiers payant sera optionnel et non plus obligatoire. Le tiers payant dans les pharmacies était "sans obligation et aujourd'hui 99% des pharmaciens l'appliquent", a encore précisé Agnès Buzyn. Le gouvernement devrait présenter au Parlement, d'ici l'été prochain, un nouveau calendrier.