Comment exprimer son refus (ou pas) si on ne veut pas donner ses organes ?

Il est désormais possible de s'opposer au prélèvement d'organes en s'inscrivant sur un registre de refus accessible via Internet. Précisions.

Comment exprimer son refus (ou pas) si on ne veut pas donner ses organes ?
© Katarzyna BiaÅasiewicz - 123 RF

En cas de mort encéphalique, suite à un décès brutal, par exemple après un accident vasculaire cérébral ou un accident de voiture, les proches se retrouvent souvent confrontés à une situation difficile et à une lourde responsabilité. Comment se prononcer en effet sur la possibilité d'un don d'organes quand bien souvent on ignore tout de la volonté du défunt, dans un contexte émotionnellement difficile ?

C'est pour clarifier le rôle des proches que les modalités de refus au don d'organe ont évolué depuis le 1er janvier 2017. Pour exprimer son refus de son vivant, le principal moyen est l'inscription sur le registre national des refus. Il existe désormais un site internet dédié afin de simplifier les démarches. Ce registre sera interrogé automatiquement si besoin. "En premier lieu, l'équipe médicale demandera la consultation du registre national des refus pour savoir si le défunt y est inscrit", explique sur le site d'information dondorgane.fr, l'Agence de Biomédecine.

Autre possibilité pour faire valoir un refus de prélèvement : témoigner par écrit et confier le document daté et signé à un proche. Il est également possible de le faire oralement. Dans ce cas, les proches devront expliquer par écrit à l'équipe médicale les circonstances précises de l'expression de ce refus. "Il conviendra donc d'être le plus précis possible pour faciliter cette retranscription", précise l'Agence de Biomédecine.

Ainsi, alors que les proches étaient jusqu'à présent simplement consultés, ils devront désormais transmettre le témoignage écrit de leur proche à l'équipe médicale en cas de décès. En somme, il ne revient plus aux proches de décider à la place du défunt, mais de témoigner d'une éventuelle opposition exprimée du vivant de la personne.

Le principe de "consentement présumé" est toujours d'actualité. Il implique que "nous sommes tous donneurs, sauf si nous faisons savoir que nous ne voulons pas être donneurs". C'est pourquoi il n'existe pas de registre des donneurs en France. La carte de donneur permet d'aborder le sujet du don d'organes et de tissus avec vos proches. Cependant, elle n'a pas de valeur légale et est rarement retrouvée par l'équipe médicale au moment du décès.

En France, 57 000 personnes vivent grâce à une greffe de rein, poumon, cœur… Et chaque année, ce sont des milliers de patients qui attendent un organe. Ce sujet peut susciter beaucoup de questionnements et d'inquiétudes. Pour informer clairement le public, notamment sur la loi, l'Agence de la biomédecine met à disposition le site dondorganes.fr, qui recense toutes les questions et toutes leurs réponses. Et, à l'occasion de la journée nationale de réflexion sur le don d'organes et la greffe, le 22 juin 2017, les principales chaînes de télévision diffusent un spot TV "Tous concerné". Il montre à travers des scènes de la vie quotidienne, des femmes et des hommes de tous âges et de tous horizons, tout sont présumés donneurs d'organes et de tissus.

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