Baisse préocupante du nombre de généralistes

Le Conseil de l'ordre des médecins a publié l'édition 2016 de l'atlas de la démographie médicale. La courbe des généralistes décline, à l'inverse de celle des spécialistes.

Baisse préocupante du nombre de généralistes
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Les médecins généralistes sont les premiers touchés par les départs en retraite, souligne le Conseil national de l'ordre des médecins (Cnom), qui vient de publier la dernière édition de l'Atlas de la démographie médicale.

Globalement, l'effectif des médecins en activité en 2015 est stable, et ce malgré une augmentation constante du nombre de départs en retraite. Ainsi, au 1er janvier 2016, le Cnom recense 215 583 médecins actifs (ils étaient 213 995 en 2007). Mais cette apparente stabilité, cache une réalité contrastée. En effet, alors que la courbe des médecins spécialistes augmente, celle des généralistes baisse constamment. Ainsi, au cours de la période 2007/2016, leurs effectifs ont diminué de 8 %. Et selon le Cnom, cette baisse pourrait se traduire par "la perte d'un médecin généraliste sur quatre sur la période 2007-2025".

Les villes aussi. En outre, la France continue de présenter d'importantes disparités territoriales. Les territoires de la façade Atlantique, Rhône-Alpes et les territoires frontaliers (Nord, Est) voient leurs effectifs augmenter quand d'autres territoires allient densité faible et manque d'attractivité tels que le Centre, la Bourgogne, "de plus en plus en souffrance", commente le Conseil de l'ordre. Et les territoires ruraux ne sont pas les seuls touchés. Par exemple, la ville de Paris et le département de la Nièvre enregistrent une baisse identique du nombre de généralistes en activité entre entre 2007 et 2016, soit -25%. Les départements de l'Yonne et des Yvelines recensent également la même diminution du nombre de médecins généralistes en activité régulière (-21%).

"De telles données démontrent la pertinence d'une approche par bassin de vie pour identifier les zones potentiellement en danger selon l'analyse de la variation des effectifs et de la densité médicale : il existe ainsi des territoires en souffrance y compris dans les départements et régions bien dotés, à l'instar de la Bretagne intérieure (Argoat)", commente le Conseil de l'ordre.

Quelles mesures contre les déserts médicaux ? Le Cnom a publié un livre blanc en janvier 2016 et recensé trois priorités d'actions concrètes : la simplification de l'organisation territoriale des soins avec la mise en place d'une gouvernance partagée entre acteurs et usagers, l’allègement et le décloisonnement de l'exercice professionnel des médecins ainsi que l'ouverture et la professionnalisation de la formation des médecins.

Rappelons que la ministre de la Santé, Marisol Touraine a présenté en novembre 2015 un Plan de lutte contre les déserts médicaux. L'objectif : inciter les jeunes médecins à s'installer dans les régions les plus pauvres en médecins, via des mesures incitatives. Au-delà des garanties financières, ce plan vise à dessiner une nouvelle pratique médicale où les médecins sont mieux accompagnés et surtout moins isolés (travail en équipe, télémédecine…). Mais aussi à valoriser la médecine générale (enseignement, stages...), laquelle souffre, depuis quelques années, d'une mauvaise image auprès des étudiants en médecine.

Voir les résultats complets de l'Atlas de la démographie médicale 2016