Les médecins seraient-ils réticents à la vaccination ?

D’après le Baromètre Santé 2014, 80% des français sont favorables à la vaccination. Pourtant, doutes et inquiétudes persistent... chez les médecins.

Les médecins seraient-ils réticents à la vaccination ?
© © Barabas Attila

Les vaccins protègent contre de nombreuses maladies infectieuses parfois mortelles (comme la tuberculose, la diphtérie ou encore la rougeole) de la petite enfance à l’âge adulte. Pourtant, le sujet de la vaccination suscite en France de nombreux débats. Après avoir souffert d’une opinion publique assez négative ces dernières années, le vent semble aujourd’hui tourner, selon l'Institut National de Prévention et d’Éducation pour la Santé (Inpes). A l'occasion, de la Semaine européenne de la vaccination, elle rappelle en effet que 80 % des français âgés de 18 à 75 ans sont favorables à la vaccination (Baromètre santé 2014).

Dans la pratique, l’Institut de Veille Sanitaire (InVs) observe pour l’année 2014 une couverture vaccinale stable et élevée, voire en augmentation pour de nombreux vaccins, notamment chez les jeunes enfants. Ainsi, par exemple, en 2014, et pour la première fois, plus de 90 % des nourrissons de six mois ont reçu un vaccin contre l’hépatite BDe même, 95 % des nourrissons de plus de six mois ont été vaccinés contre le pneumocoque, une bactérie responsable de méningites et de pneumonies. Néanmoins, si les jeunes enfants sont plus vaccinés qu’avant, un net écart existe avec le reste de la population pour laquelle la couverture vaccinale stagne ou diminue. C’est le cas du vaccin contre la grippe saisonnière : seule la moitié des personnes sensibles y a été vaccinée à l’automne 2014. Autre mal-aimé : le vaccin contre le papillomavirus, le Gardasil ®. En effet, moins de 20 % des jeunes filles de 15 ans ont été vaccinées l’an dernier.

Mais qu’en pensent les médecins ? Le rôle des généralistes dans la vaccination de la population est prépondérant, par le suivi et l’encadrement régulier qu’ils proposent à toutes les classes d’âge. Or, d’après un rapport publié par la Direction de la Recherche, des Études, de l’Évaluation et des Statistiques (DREES) en mars dernier, 97 % des médecins généralistes interrogés se déclarent favorables à la vaccination. Pourtant, bien que ce rapport révèle une plus large ouverture d’esprit face à la vaccination, il surligne aussi la persistance d’une forte réserve : de cette manière, un quart des médecins interrogés émettent des "doutes quant aux risques graves et à l’utilité des vaccins". Par ailleurs, seuls 43 % des médecins avouent être "à l’aise pour expliquer le rôle des adjuvants à leur patients". La DREES explique ce chiffre par les récentes controverses, non encore résolues, autour du vaccin de la grippe A (H1N1) et de sa campagne de communication polémique. Autre sujet sensible pour les médecins : le vaccin contre le papillomavirus et ses récentes discussions autour d'éventuels effets secondaires. Seulement 45 % des médecins généralistes de l’échantillon le recommande aux jeunes filles de 11 à 14 ans.

Le besoin d’informations sur la vaccination à destination du grand public mais aussi des professionnels de la santé persiste donc. C’est pourquoi, dans le cadre de la Semaine européenne de la vaccination, l’Inpes organise des conférences, des jeux et des expositions. Pour connaître les évènements proposés près de chez vous, rendez-vous sur les sites des Agences Régionales de Santé (ARS) de votre région.

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