Les homosexuels pourraient bientôt donner leur sang

Le don du sang pourrait être bientôt ouvert aux homosexuels selon la ministre de la santé, Marisol Touraine. Le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) doit rendre son avis dans les prochains jours.

Les homosexuels pourraient bientôt donner leur sang
© Richard Villalon

La ministre de la santé Marisol Touraine a annoncé que le questionnaire sur les habitudes et sur le mode de vie du donneur, préalable au don du sang serait modifié. Actuellement, ce questionnaire exclut les personnes homosexuelles de sexe masculin. La raison ? La forte prévalence du VIH dans cette population. Après avoir souvent changé d’opinion sur le sujet, la ministre a finalement déclaré qu’il "ne serait pas acceptable que l’orientation sexuelle soit perçue comme un critère d’exclusion". Le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) qui a été saisi par la ministre, devrait rendre son avis sur cette question dans les prochains jours. "Il appartient aux experts d’évaluer la période d’exclusion du don", a par ailleurs affirmé Marisol Touraine.

Une mesure de précaution. Exclure des personnes en fonction de leur orientation sexuelle de longue date est une discrimination selon les associations de défense des droits des homosexuels. C’est pourquoi elles réclament la levée de l’interdit. Cette exclusion est toutefois considérée comme une mesure de précaution par les autorités sanitaires. Les personnes contaminées par le VIH sont 65 fois plus nombreuses parmi les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes que parmi les hétérosexuels. De plus, le nombre de nouvelles infections enregistrées chaque année dans cette population est 200 fois plus élevé.

Le VIH est indétectable durant 10 jours. Le sang de tous les donneurs est bien évidemment testé mais ce sont en fait les nouvelles contaminations qui sont problématiques. Le VIH est en effet indétectable les 10 premiers jours après l’infection et la personne qui vient donner son sang ne sait pas forcément qu’elle est porteuse de ce virus. L’Institut de veille sanitaire (InVS) estime à un sur trois millions, le risque actuel de contamination de sang destiné à la transfusion lié au fait que les homosexuels donnant leur sang ne mentionnent pas leur orientation sexuelle.

[Edit du 02/04/2015] Le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) s'est prononcé contre l’avis du gouvernement sur ce sujet, au grand dam des associations de défense des homosexuels. En l’état actuel des connaissances, le Comité considère qu’il faut maintenir les contre-indications. Jean-Claude Ameisen, président du CCNE, a ainsi affirmé que "le don du sang n’est pas un droit. Ce qui prime, c’est la santé et la protection du receveur".