Réduire les récidives du cancer du sein grâce au sport

Depuis quelques mois, l'Institut Curie, en partenariat avec l'association sportive Siel Bleu, propose aux femmes qui ont été soignées pour un cancer du sein de suivre un programme d'activités physiques adapté. Des études ont en effet montré que la pratique sportive diminue le risque de récidive.

Réduire les récidives du cancer du sein grâce au sport
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Les cours en groupes sont prisés pour leur bonne ambiance. © Andres Rodriguez_fotolia

Autrefois, les médecins préconisaient aux femmes ayant été traitées pour un cancer du sein de se ménager, de faire le moins d'efforts possible. Ce temps est désormais révolu. "Aujourd'hui, on sait que pendant le temps des traitements la femme doit se reposer et ne pas se fatiguer. Mais ensuite, la reprise d'une activité physique est très importante à la fois pour se remettre plus facilement dans la "vie" et pour maintenir un organisme en bonne santé", explique le Dr Laure Copel, médecin cancérologue, spécialiste des soins de support à l'Institut Curie.

"Le sport ne remplace pas les traitements, prévient le Dr Séverine Alran, chef du service de chirurgie du sein à l'Institut Curie, mais il est complémentaire aux traitements visant à limiter la récidive." Car de nombreuses études scientifiques ont prouvé que la pratique d'un sport après un cancer du sein permet de diminuer le risque de récidive de près de 30% par rapport aux femmes qui ne pratiquent aucune activité. Il améliore aussi la qualité de vie des patientes guéries qui ont parfois des séquelles dues aux différents traitements.

Le sport ne remplace pas les traitements, il les complète

"L'activité physique après un cancer du sein a deux missions principales : aider la femme à lutter contre la fatigue due aux traitements et principalement à la chimiothérapie, et également limiter le risque de rechute", explique le Dr Copel. C'est dans cette perspective que l'Institut Curie a mis en place le partenariat avec l'association Siel Bleu. Cette association compte 320 intervenants, tous issus de la filière universitaire STAPS (sciences et techniques des activités physiques et sportives), option Activité physique adaptée. Ils sont donc formés pour indiquer les bons gestes à suivre pour ces femmes, plus fragiles que les autres.

Du sport sur ordonnance

Après un entretien individuel avec chaque femme, trois activités physiques lui sont proposées (marche, natation, danse, course à pieds, etc.). Des cours individuels ou en groupe ont lieu toutes les semaines à Paris et à St-Cloud. La femme suit l'évolution de ses sensations et de ses efforts en remplissant régulièrement un carnet de suivi fourni et adapté à sa situation.

Le sport permet de faire la transition entre les traitements et le retour à la vie normale

Ce programme permet aux femmes de reprendre une activité physique lorsqu'elles ont terminé leur traitement (environ 4 mois après la fin du traitement curatif). "L'activité sportive adaptée est prescrite sur ordonnance ! Les femmes doivent prendre conscience de son importance pour améliorer leur vie et diminuer le risque de rechute. Le sport vient en plus des traitements préventifs de récidive et de la kinésithérapie. Il permet aussi une phase de transition entre la fin des traitements curatifs et le retour à une vie plus normale", précise le Dr Alran.

Le but est également d'apprendre aux femmes à prendre soin d'elles au quotidien en prenant de bonnes habitudes. L'alimentation est aussi étudiée avec elles, pour qu'elle soit la plus équilibrée possible, car le surpoids est un facteur très important de récidive et de comorbidités.

D'autres établissements de soin en France proposent également ce type de programme. N'hésitez pas à vous renseigner.

D'après une conférence de presse de l'Institut Curie.

Pour en savoir plus, consultez le site internet de l'Institut Curie.