Vers un dépistage organisé du cancer de la prostate ? L'Afu propose un dépistage organisé entre 54 et 69 ans

Plusieurs équipes de recherche viennent de publier des études dont les conclusions vont toutes dans le même sens : un dépistage régulier du cancer de la prostate permet de réduire considérablement la mortalité liée à cette pathologie. C'est pourquoi, à la lumière de ces résultats, l'Association française d'urologie (Afu) propose un nouveau calendrier de dépistage. Il ne s'agit pas (encore) de recommandations qui, elles, sont faites par les autorités sanitaires.

Voici le calendrier préconisé par l'association

 De 45 à 54 ans, un dépistage organisé pour les groupes à risque (antécédents familiaux ou origines africaines, par exemple.)

 De 55 à 69 ans, dépistage organisé, annuel si le PSA est supérieur à 1 ng/ml, tous les 3 ans si le PSA est inférieur à 1 ng/ml.

 De 70 à 75 ans, dépistage individuel proposé au patient, qui doit être informé de la maladie, de ses traitements et de leurs effets indésirables.

 Après 75 ans, le dépistage n'est pas recommandé.

Quelques précisions techniques pour mieux comprendre.

 On parle de dépistage individuel lorsqu'aucune campagne particulière n'est organisée. On incite tout simplement les médecins à parler du dépistage aux patients qui sont dans la "cible".

 Le dépistage organisé se caractérise pas une vaste campagne de communication, souvent associée à des courriers officiels envoyés aux personnes concernées et à un remboursement amélioré de ces examens.

 Le PSA, c'est l'antigène prostatique spécifique. Cette substance, dont le rôle est mal connu, est secrétée par la prostate. Son taux dans le sang augmente souvent en cas d'adénome ou de cancer.


Pas de sur-diagnostic

Autre axe de travail de l'Afu : l'éducation des médecins généralistes. De gros progrès ont été réalisés dans ce domaine grâce à la communication. Parler de sa prostate à un patient qui n'a rien demandé est loin d'être évident. Et si réaliser un toucher rectal est un examen simple, il a longtemps été tabou. Il semblerait que cette situation ait évolué dans le bon sens : aujourd'hui, 90% des médecins généralistes disent pratiquer le dépistage du cancer de la prostate.

Toutes ces mesures ne vont pas dans le sens de certains spécialistes qui dénoncent un "sur-diagnostic" de cancers qui n'auraient probablement pas évolué, même sans traitement. La réponse de Guy Vallencien, chef du département d'urologie de l'Institut Montsouris à Paris, est très claire : "Il n'y a pas de sur-diagnostic. Toute la question est de savoir quoi faire quand on a trouvé le cancer." Effectivement, certaines formes du cancer ne nécessiteront pas forcément un traitement, d'autres pourront seulement être " canalisées " suffisamment longtemps pour qu'il ne se généralise pas. Quant au dépistage, le Pr Vallencien est formel : "Il y avait une forte demande du côté des patients pour améliorer le dépistage et ils avaient raison, cette stratégie est payante, les études le prouvent."

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