Vers un dépistage organisé du cancer de la prostate ? Des outils de dépistage et de diagnostic qui évoluent

Il existe aujourd'hui deux examens qui permettent de dépister un potentiel cancer de la prostate.

 Le dosage de PSA, un antigène typique secrété par la prostate. Il s'agit d'une simple analyse de sang. Si le PSA est élevé (au-delà de 3 ng/ml), cela peut indiquer un cancer. A prendre avec précaution tout de même car certains cancers évoluent sans élévation du taux de PSA. De même un taux élevé ne signifie pas nécessairement cancer, il peut s'agir d'une autre pathologie de la prostate.

 Le toucher rectal, pratiqué par le médecin généraliste. Encore tabou pour de nombreux hommes, cet examen consiste à introduire un index dans l'anus du patient, pour aller palper sa prostate. C'est le moyen le plus rapide pour détecter une éventuelle tumeur ou tout simplement un gonflement anormal de la prostate. Précisons qu'il s'agit d'un examen rapide et indolore.

Pour le diagnostic, la biopsie

De nouveaux examens, plus fiables que le dosage de PSA, pourraient voir le jour prochainement. Certains sont à l'étude, d'autres sont déjà expérimentés avec succès, quoique de façon encore confidentielle. Parmi les éléments prometteurs, le dosage du PCA3. Cette substance est secrétée de façon plus élevée que la normale en cas de cancer. On la dose dans les urines, après avoir réalisé un massage prostatique qui permet de dégager ces PCA3 pour qu'ils se retrouvent dans l'urine. Le massage prostatique est pratiqué par le médecin, qui introduit un doigt dans l'anus et appuie sur la prostate.

Aujourd'hui, cet examen peut être pratiqué par les urologues mais n'est pas remboursé par la sécurité sociale, ni pas les assurances privées. "Certaines assurances le remboursent, par exemple aux USA ou même en Allemagne, explique Olivier Cussenot, professeur d'urologie à l'hôpital Tenon à Paris. Notre but est d'obtenir un remboursement de la sécu lorsqu'il est pratiqué par les urologues. Ensuite, pourquoi pas étendre cette mesure aux médecins généralistes, il s'agit d'un examen simple qu'ils peuvent tout à fait pratiquer."

Pour établir le diagnostic, la seule méthode possible consiste à pratiquer une biopsie : il s'agit de prélever un morceau microscopique de la tumeur supposée et de pratiquer une analyse pour y détecter d'éventuelles cellules cancéreuses.

Cette technique est fiable, mais des progrès peuvent encore être réalisés puisqu'on enregistre environ 15 % de faux négatifs : si la biopsie est mal pratiquée, le cancer n'est pas nécessairement détecté.

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