Pas envie d'allaiter au sein ? Le retour du chou vert, c'est maintenant ! "Les granules homéopathiques n'ont pas du tout fonctionné"

Dans certaines maternités, le message est bel et bien passé : on ne prescrit pas de médicaments aux femmes qui n'allaitent pas. Témoignages de mamans.

Au CHU de Poitiers, Mélanie, que nous avons contactée après qu'elle ait laissé un témoignage sur JournalDesFemmes.com, nous raconte qu'elle n'a pas pu bénéficier de médicament lors de son accouchement en mars 2014. Son accouchement a lieu un mois avant terme. A l'époque, tout se passe bien, sauf que... contrairement à ce qu'elle avait pu vivre à l'arrivée de son premier enfant, la maternité ne lui prescrit pas de médicament pour stopper ses montées de lait. Au bout de 24 h, les sages-femmes lui proposent un médicament homéopathique que Mélanie ne commence que le lendemain (soit 48 h après l'accouchement). Bizarrement, il n'est pas efficace : la montée de lait survient quand même une semaine après l'accouchement. "Ma poitrine était très très douloureuse, comme si elle était enfermée dans une armure. J'avais des pertes de lait à chaque fois que je donnais le biberon à mon fils, suivant de quel côté je le lui donnais. Ça a disparu au bout de quelques jours mais ça a été très désagréable..., nous raconte Mélanie, qui pourtant n'a rien contre l'homéopathie puisqu'elle en prend de manière habituelle pour dormir ou pour traiter ses rhumes et sinusites. Moralement, comme je n'avais pas du tout vécu ça pour ma fille, ce n'était pas le top et surtout je ne m'y attendais pas. J'étais aussi très fatiguée car j'avais accouché seulement deux semaines et demi après le début de mon congé maternité, nous étions en plein déménagement et j'avais beaucoup de choses à penser !"

"Dieu, que cela fait mal !"

A la maternité de Senlis dans l'Oise, Morgane aussi a testé les granules homéopathiques, "par obligation", confie-t-elle. "Mon conjoint a été acheter les tubes le jour même où j'ai accouché mais, même si j'avais suivi le traitement correctement, ça n'a servi à rien. J'ai eu mes montées de lait à J4 et dieu que cela fait mal ! Les feuilles de choux non plus n'ont rien fait. Mon médecin traitant voyant mon désespoir m'a malgré tout prescrit le traitement médicamenteux et en 2 jours c'était terminé ! Pourquoi avoir interdit ce médicament pourtant si efficace ? ! Et surtout que l'homéopathie n'est pas remboursée donc on est totalement perdant."

Lolita a accouché à l'hôpital du Mans. "Je ne voulais pas allaiter mon fils car cela ne s'était pas très bien passé avec ma fille : j'avais dû arrêter d'allaiter un peu brutalement et cela avait été très très douloureux ! Donc je ne voulais pas renouveler l'expérience. Sauf que je n'avais pas prévu que je n'aurai pas de médicament et que les granules homéopathiques que l'on m'a conseillées n'ont pas du tout fonctionné. J'ai eu vraiment très très mal."

"Notre société a tendance à culpabiliser les mamans non allaitantes..."

C'est seulement une fois son enfant né, qu'Audrey, qui a accouché au CHU de Toulouse  (Hôpital Paule de Viguier) décide de ne pas allaiter. "J'avais suivi les cours d'allaitement et je me laissais la possibilité de choisir jusqu'au dernier moment, nous explique-t-elle. Son accouchement ne se passe pas très bien et c'est donc "à fleur de peau" que la maternité lui propose des granules d'homéopathie pour calmer ses seins "douloureux, gonflés, brûlants". Mais ce n'est pas efficace. "La seule chose qui a fonctionné, c'est une bonne douche tiède sans toucher trop mes seins et le port d'un un soutien gorge de sport bien serré..."  Au final, cet épisode a quelque peu entaché ses premiers moments avec son bébé. "Cela fait partie des souvenirs qui ont entaché les premiers jours de vie de mon bébé. J'étais une maman douloureuse, fatiguée... Et un peu dépitée par le fait qu'on me dise "ça va passer"... Je sais que notre société pro-allaitement a tendance à culpabiliser les mamans non allaitantes, mais le fait de souffrir d'une montée de lait après un accouchement un peu rude est vraiment difficile. Je l'ai un peu vécu comme une punition, heureusement que je m'étais informée sur les petits trucs qui aident..."

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