Pas envie d'allaiter au sein ? Le retour du chou vert, c'est maintenant ! Homéopathie, chou vert... Si vous n'allaitez pas, débrouillez-vous !

du chou vert pour calmer les douleurs.
Du chou vert pour calmer les douleurs. © Syda Productions - Fotolia.com

Aujourd'hui, l'Agence du médicament campe sur sa position : " La lactation est un phénomène physiologique", nous explique Céline Druet (ANSM, Direction des médicaments en cardiologie, endocrinologie, gynécologie et urologie). Et si c'est douloureux ? "Avant on se passait très bien de médicaments !", rétorque-t-elle. Mieux, aujourd'hui, en 2015, l'Agence du médicament nous conseille l'eau glacée ou l'homéopathie pour soulager les douleurs liées à la montée de lait. "Si l'enfant n'est pas mis au sein, la lactation s'arrête d'elle-même en une à deux semaines. En cas de douleurs ou d'engorgement, on peut avoir recours à des méthodes non pharmacologiques, de la glace par exempleSi besoin on peut avoir recourt à des antalgiques. Et puis, cela dépend des femmes, certaines ne sentent rien du tout, d'autres ont des petits tiraillements. Finalement ce n'est rien du tout", détaille Céline Druet. 

Lobbys pro-allaitement ? Comment se fait-il que les autorités de santé habituellement si frileuses avec les méthodes naturelles, n'y voient pour une fois que des avantages ? Comment imaginer de proposer de l'homéopathie à une femme qui vient d'accoucher et qui devrait supporter les douleurs liées à une montée de lait qu'elle n'a pas souhaitée ? "Qu'on me montre une étude scientifique qui prouve l'efficacité de l'homéopathie !, fustige le Dr Harvey. Si certaines maternités en prescrivent, tant mieux, mais je ne cautionne pas cela." Comment expliquer aussi qu'on s'alarme autant pour une molécule, pas si dangereuse ou en tout cas dont on peut maîtriser les risques en tenant compte des contre-indications ? Le Dr Thierry Harvey avec son franc-parler habituel, ne cache pas les possibles pressions des lobbys pro-allaitements maternels. "J'ai bien peur que la leache league soit derrière tout ça, déplore-t-il. Oui, le lait maternel est ce qu'il y a de meilleur pour l'enfant, mais bon sang laissons les femmes choisir et ne les laissons pas sans alternatives !"

Le retour de l'accouchement dans la douleur n'est pas très loin. "Quand une femme ne veut pas d'enfant, c'est son choix, on lui donne la pilule et cela même s'il y a des effets indésirables. Alors pourquoi n'aurait-on pas la même logique avec une femme qui ne veut pas allaiter ? De quel droit devrait-on m'empêcher, en tant que médecin, de prescrire un médicament, du moment que je respecte les contre-indications ?, s'étonne encore le Dr Harvey. Par ailleurs, je rappelle quand même que tous les enfants sont nourris et allaités. Donner du lait avec un biberon, ça ne s'appelle pas biberonner, ça s'appelle allaiter. Il n'existe pas d'autre mot dans le dictionnaire !"

Si dans les années 70, donner le biberon aux nouveaux-nés était pratique courante, aujourd'hui, c'est l'inverse : seules 30 % des femmes refusent l'allaitement naturel. Et la tendance est plutôt d'encourager les mères à allaiter, le plus longtemps possible. 

Mais on peut légitimement se poser la question de l'intérêt de "pousser" les femmes à allaiter si elles sont mal accompagnées. Selon, une étude récente, les femmes abandonnent trop vite l'allaitement en France. "Dans ma maternité, environ 8 femmes sur 10 donnent le sein. Mais une fois chez elles, beaucoup se découragent parce qu'elles galèrent, qu'elles ont des crevasses, etc. Et au final, beaucoup de femmes abandonnent." explique le docteur.

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