"Une fois par an" : la campagne de prévention contre les cancers gynéco

L'objectif de cette campagne, lancée le 8 mai : mieux informer les femmes sur les cancers féminins et les sensibiliser sur l'importance du suivi gynécologique.

"Une fois par an" : la campagne de prévention contre les cancers gynéco
© Havas

Quand on pense aux cancers gynécologiques, on pense d'emblée au cancer du sein. Et pour cause, les femmes y sont sensibilisées régulièrement, de part la campagne de dépistage organisée, mais aussi via la très médiatique campagne annuelle, Octobre rose. En réalité, "il existe d'autres cancers, certes moins fréquents, mais tout aussi sévères", rappelle le Dr Anne Floquet, oncologue-gynécologue à l'Institut Bergonié (Bordeaux). On parle aussi du cancer du col de l'utérus, mais moins des cancers des ovaires, du vagin, de la vulve ou encore de l'endomètre, ils n'intéressent pas. "Les patientes me disent souvent : on ne parle jamais de mon cancer ! C'est vrai et cela leur donne l'impression d'avoir une pathologie honteuse, qu'il faut cacher et qui les culpabilisent…"

Il faut savoir que les cancers gynécologiques touchent, chaque année plus de 15 000 femmes en France. La majorité d'entre eux adviennent après 50 ans chez les femmes ménopausées. Mais en raison d'un suivi insuffisant, un certain nombre sont détectés trop tardivement. Qu'il s'agisse du cancer de l'ovaire, de l'endomètre ou du col de l'utérus, les symptômes sont peu visibles et les tumeurs difficilement détectables. Gwendoline Hamon, actrice et marraine de l'association Imagyn, qui lance ce 8 mai, une campagne de prévention et d'information autour des cancers féminins, a perdu sa maman d'un cancer du col de l'utérus il y a 9 ans. "Elle m'emmenait chez le gynéco tous les ans, mais je ne sais pas pour quelle raison, elle n'y est pas allée pendant trois ans. Quand elle a été diagnostiquée, elle avait 58 ans et le cancer était déjà avancé, tout est allé très vite et elle est partie dans des conditions vraiment très difficiles."

La campagne "Stars, sexe et gynéco", réalisée par Julie Navarro avec la participation de Gwendoline Hamon, Marraine de l'association et le soutien de nombreuses personnalités (Mademoiselle Agnès, Axelle Laffont, Hélène Darroze, Firmine Richard, Géraldine Nakache, Chantal Thomas, Emma De Caunes, Aure Atika…) propose deux spots drôles, élégants et percutants. L'occasion d'insister en particulier sur la nécessité d'une consultation gynécologique annuelle.

Mieux connaître les symptômes. "S'il y avait un symptôme à connaître, ce serait les saignements vaginaux chez les femmes  ménopausées, signe évocateur d'un cancer du col de l'utérus", précise Anne Floquet. Quant aux cancers des ovaires, certains signes peuvent alerter : ballonnements, troubles digestifs, constipation, troubles urinaires, etc. D'une manière générale, quand une femme sent quelque chose d'inhabituel, elle ne doit pas hésiter à consulter. Car rien ne remplace la consultation gynécologique annuelle pour diagnostiquer ces pathologies suffisamment tôt, afin d'être prise en charge efficacement. "Certaines femmes n'ont pas accès aux gynécologues, cela peut aussi sembler contraignant de prendre rendez-vous, on se dit qu'on n'a pas de temps, qu'on le fera plus tard… Mais c'est très important de s'écouter et se faire confiance quand on sent que quelque chose est anormal , insiste Gwendoline Hamon. Car les freins empêchant le diagnostic et la prise en charge sont effectivement nombreux, rappelle l'étude Havas Paris Imagyn 2018 : il y a les femmes qui craignent le pire, celles qui ne se sentent plus concernées, celles pour qui c'est un tabou... "La médecine évolue, mais il ne faut pas perdre de vue ce qui est indispensable, à savoir : consulter son gynécologue une fois par an, même en l'absence de symptômes, et pas seulement quand on a besoin d'une contraception", insiste encore Anne Floquet.

Rappelons que dans le cadre du Plan "Priorité Prévention", le dépistage du cancer du col de l'utérus par frottis sera pris en charge par l'Assurance maladie, pour toutes les femmes entre 25 et 65 ans, tous les trois ans. Par ailleurs, le Projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2018 prévoit une consultation unique dédiée à la prévention de tous les cancers pour les femmes de 25 ans afin de les sensibiliser à l'intérêt et aux modalités de dépistage et de suivi.

L'association Imagyn est la première association de patientes atteintes de cancers gynécologiques. Créée en 2014, elle a pour objectif de répondre aux questions "de la vraie vie" des femmes touchées par ces pathologies. Elle propose des rencontres "cafés Imagyn" partout en France ainsi qu'une ligne d'écoute dédiée. Plus d'infos : imagyn écoute.

Agenda

  • Mardi 8 mai, à l'occasion de la Journée mondiale du cancer de l'ovaire, est organisée la 4e marche contre le cancer de l'ovaire. Rendez-vous avenue Charles Risler à partir de 17 heures, pour une arrivée aux pieds de la Tour Eiffel vers 17h20.
  • Participez à la course des héros : cette course caritative de 2km, 6km ou 10km, permet aux participants de représenter l'association de leur choix. Rendez-vous le 17 juin à Paris et à Lyon. Plus d'infos festivaldesheros.com.