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Dr Jean-Marc Benhaïem
 
Le Dr Jean-Marc Benhaïem
 

Le Dr Jean-Marc Benhaïem est médecin hypnothérapeute, praticien en centre de traitement de la douleur. Il est également président de l'AFEHM (Association française pour l'étude de l'hypnose médicale), directeur du Diplôme universitaire d'Hypnose médicale à La Pitié Salpêtrière et responsable de “Hypnosis”, centre de soins par l'hypnose.

En quoi l'hypnose est-elle appropriée pour perdre du poids ?

Le patient qui veut maigrir est généralement focalisé sur un aliment, une saveur. Il vit la satisfaction de son désir comme un plaisir, une récompense. Ce sentiment envahit complètement sa tête, puis son corps. Le traitement consiste donc à rouvrir l'espace pour que l'obsession cesse. Il s'agit de détourner l'attention, de faire en sorte que le patient soit totalement dans son corps, dans sa vie, et pas fixé sur une chose. Quelqu'un qui se remplit de produits sucrés n'est pas avec son corps, il est avec sa langue et avec la croyance que ça va lui faire du bien. Le but est d'échapper à cette focalisation. Cet aliment lui fait du mal, l'empoisonne, l'humilie, le blesse. Les exercices sont faits pour lui en faire prendre conscience et quitter son obsession.

Comment ça marche ?

Quelqu'un qui est obsédé par le chocolat, il faut le défocaliser. On cherche à savoir s'il est sûr que c'est un plaisir, si d'autres parties du corps que la langue trouvent que ce n'est pas un plaisir (le foie, les cuisses, la peau, etc.). Il est focalisé sur un produit qui lui fait du mal et sur le remplissage. On essaie de voir quelles sont ses sensations, quelle partie du corps ressent la blessure. On cherche alors des choses vraies, pour qu'il les ressente et les garde en lui. Le sucre est toxique, c'est un fait. Le but est qu'il garde en lui la certitude que c'est vrai et qu'il arrête les excès. Ça marche pour les produits gras, sucrés. Le patient doit apprendre à les faire redescendre de leur piédestal et pour cela, il faut qu'il soit d'accord. S'il n'est pas d'accord, il ne peut pas guérir. Ensuite on cherche à troubler sa perception pour qu'un parasitage le défocalise grâce à des réminiscences de la thérapie qui lui reviennent au moment de passer à l'acte. Il sort alors d'une situation où il subissait quelque chose, où il était sous influence.

Comment se déroule une séance ?

Dans le cadre d'un problème de poids, la séance se déroule par groupe de 4 ou 5 personnes maximum. Après un entretien approfondi des motifs de consultation et de l'état clinique du patient, celui-ci est invité à s'installer dans un siège confortable. La stratégie thérapeutique est décidée conjointement et peut être modifiée à chaque séance. On le met en hypnose tout doucement avec des questions. Cela repose sur la voix, la relaxation, le rythme, la tranquillité. Ce n'est pas un état d'amnésie. On invite le patient à se mettre à l'aise, à ressentir son corps. On le fait entrer dans un état d'apesanteur, d'engourdissement, mais il reste conscient. Il arrive qu'il s'endorme, alors je le réveille. Il faut se laisser aller, ressentir le bien-être.

A qui l'hypnose s'adresse-t-elle et y a-t-il des contre-indications ?

L'hypnose ne s'adresse pas aux personnes réfractaires qui veulent garder le contrôle. Il faut être d'accord pour le détachement, d'accord pour admettre que cet aliment que l'on adore est un poison, sortir de l'ambigüité "ça me fait du mal mais j'en achète quand même". Il n'y a pas de contre-indications. Il y a des personnes à qui ça ne convient pas, parce que le moment est mal choisi. On ne peut pas dire que l'hypnose fasse maigrir : l'hypnose tente de modifier un comportement alimentaire dans le but d'éviter de se gaver.

 

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"L'hypnose qui soigne"
par Jean-Marc Benhaïem
Editeur Josette Lyon
317 pages, 18 €
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