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Forme
23/09/2005

J'ai assisté à un cours de flamenco

Le Journal des Femmes a assisté à un cours de flamenco. Chants andalous, chaussures cloutées et jupe à volants : rencontre avec un pilier de la culture espagnole. Ole !

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Avis aux fans de "Un dos tres" et autres nostalgiques de Fame. A quelques centaines de mètres de la place de la Bastille à Paris se tient le Studio Harmonic, un grand centre de danse parisien. A peine entré, on se retrouve plongé dans un décor digne d'une série télévisée. Dans la cafétéria, des élèves en chaussons, jambières et justaucorps s'échauffent en attendant le début de leur séance. Derrière une baie vitrée, on aperçoit une spacieuse salle de danse : parquet, barre, grands miroirs, il ne manque rien.

Les élèves apprennent les mouvements des bras.

Pour le flamenco, direction le sous-sol. Devant la porte patientent une dizaine de femmes de tout âge. Longs cheveux bruns, créoles : Camille, 17 ans, a des allures de flamenca. "J'ai choisi le flamenco car c'est une danse de caractère. J'aime le style espagnol, à la fois vif et puissant", explique l'adolescente qui pratique depuis un an et demi. Motivées, les élèves ont revêtu la panoplie traditionnelle : longues jupes noires à volant et souliers de flamenco, sortes de babies cloutées sous la pointe du pied et sous le talon. Rayonnante, Rocio Vadillo leur professeur, entre en scène. Native de Cordoue, la jeune femme est diplômée de la prestigieuse école de danse madrilène Carmen Roche.

La coordination des bras et des pieds se révèle difficile.

Une fois les élèves alignées face au miroir, le cours peut débuter. Rocio souhaite faire travailler les bras et les épaules. L'assistance écoute avec attention ses indications puis tente de reproduire les mouvements. Des accords de guitare emplissent la salle, accompagnés par une voix chaude et ensoleillée : en route pour l'Espagne ! Tout en exécutant la chorégraphie, Rocio ne perd jamais des yeux les apprenties danseuses, qu'elle corrige lorsque c'est nécessaire. Et en espagnol, s'il vous plaît. Des épaules jusqu'aux phalanges, tout le bras est en mouvement. "Si vous avez mal, c'est que vous le faites bien", les encourage la jeune femme en gonflant ses biceps.

Place maintenant à la théorie. Véritable passionnée, Rocio évoque cet art qu'elle pratique depuis son plus jeune âge. "Il existe le flamenco sérieux et le flamenco pour la fête. C'est une danse improvisée mais il y a néanmoins des codes rythmiques connus du chanteur, du guitariste et du danseur." La séance prend alors des airs de cours de solfège. Rythmiquement, le flamenco est une danse compliquée. Pour faire sentir le tempo à ses élèves, Rocio note les temps à marquer sur le miroir, puis leur fait battre la mesure avec les mains. "Uno, dos, tre, cuatro, cinco, seis..."

Les talons claquent en rythme.

Après le buste, vient le tour des pieds. Mains sur les hanches, jupe relevée, les élèves frappent des pieds sur le parquet usé. Les talons claquent sur le sol au rythme de la musique. "Regardez le public", lance la danseuse en fixant le miroir d'un regard de braise. La poitrine en avant, le buste cambré, Rocio incite les participantes à mettre en valeur leurs formes : "Le flamenco est une danse pour séduire. Avec votre corps, vous devez dire 'je suis belle, regarde moi'".

Le temps d'un cours, les élèves ont laissé au vestiaire retenue et sobriété pour découvrir une autre culture, un autre mode d'expression, bien loin de l'attitude modérée propre à la tradition française. Elles en ressortent essoufflées mais ravies...

En savoir plus
Le site du Studio Harmonic www.studioharmonic.fr


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