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Prévention
 
Octobre 2007

L'inquiétant succès de sodas alcoolisés chez les jeunes

Depuis quelques années, des boissons alcoolisées et très sucrées au look branché, les premix, font un véritable tabac chez les ados. Sous couvert de s'apparenter à des sodas, ces boissons s'immiscent sournoisement dans le quotidien de très jeunes ados, avec tous les risques inhérents à la consommation d'alcool.
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Les adolescentes raffollent des premix, boissons alcoolisées sucrées et au look branché.
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Smirnoff ou Eristoff ice, Ricard bouteille, Bacardi Breeze ou Kriska vous sont des noms familiers ?
En tout cas, ils le sont pour une majorité de jeunes qui raffolent de ces boissons sucrées au packaging branché mais surtout ….alcoolisées et pas qu'un peu. Désignées sous le nom de premix, ces breuvages sont des mélanges d'alcool forts, de soda et d'une bonne dose de sucre. Présentées sous forme de canettes ou de bouteilles de 25 ou 33 cL, ces boissons apparemment inoffensives contiennent néanmoins la même dose d'alcool qu'un ballon de vin, qu'une bière ou qu'une rasade d'alcool fort. Elles sont généralement titrées entre 5% et 8% d'alcool par litre. Masqué par un goût ultra-sucré, l'alcool ne sent pratiquement pas et du coup, les jeunes peuvent avoir l'impression de consommer un soda un peu plus fashion que le cola classique.

La cible inavouée : les 10-14 ans

Apparus pour la première fois en Grande-Bretagne en 1995, ils font fureur chez les adolescents, notamment chez les filles. L'étude nationale ESCAPAD 2005 (Enquête sur la santé et les consommations lors de l'appel à la préparation à la défense) révèle que 26% des jeunes filles de 17 ans interrogées en ont consommé au moins une fois dans le mois. Les premix arrivent donc au second rang chez les filles, précédés par les alcools forts (vodka, gin, tequila, etc.), champions toutes catégories chez les jeunes. En effet, pratiquement la moitié des jeunes interrogés (49.4%) ont bu des spiritueux au moins une fois dans le mois.
Sous couvert de se faire passer pour des sodas alcoolisés, les premix en feraient presque oublier qu'ils contiennent de l'alcool. Une, puis deux et trois bouteilles, le taux d'alcoolémie s'envole avec les diverses conséquences que l'on connaît : accidents de la route, comportements violents, rapports sexuels non protégés… De plus, l'alcool peut avoir des effets délétères sur la santé de ces jeunes en pleine période de puberté.
L'autre souci majeur avec ces sodas alcoolisés est que les jeunes consommateurs croient bénéficier d'une valorisation sociale, d'une certaine aura qui leur permet de faire comme les plus grands (qui ne sont pas toujours un exemple à suivre). La banalisation de l'alcool et son introduction chez une population de plus en plus jeune (les 10-14 ans sont la cible inavouées des producteurs) ont de quoi inquiéter, surtout dans la mesure où peu d'informations sont relayées à ce sujet. La prévention a là un rôle essentiel, que parents, frères et sœurs, enseignants et médias se doivent de tenir.

Des boissons soumises à une taxe spéciale

Le gouvernement a néanmoins pris quelques dispositions à ce sujet. Après une arrivée chaotique et controversée sur le marché français, les premix ont été soumis à une législation particulière censée dissuader les producteurs. Ainsi, le projet de loi sur la santé publique de 2004 comporte un article (le 44) sur les premix : " Un mélange préalable de boissons ayant un titre alcoométrique acquis n'excédant pas 1,2 % vol. et de boissons alcooliques (…) ou un ou plusieurs produits alcooliques (…) qui contiennent plus de 35 grammes de sucre ou une édulcoration équivalente par litre exprimée en sucre inverti, font l'objet d'une taxe perçue au profit de la Caisse nationale de l'assurance maladie des travailleurs salariés dès lors que la boisson obtenue présente un titre alcoométrique acquis de plus de 1,2 % vol. et inférieur à 12 % vol. Le tarif de la taxe (…) est fixé à 11 euros par décilitre d'alcool pur. "

Taxer ne suffit pas toujours à dissuader, ce discours est encore plus vrai quand c'est la mode de l'alcool qu'il faut combattre.


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