Gestes qui sauvent : "il faut former tout le monde, même les plus jeunes"

C'est l'une des recommandations de la Fédération française de cardiologie, qui vient de remettre un livre blanc "Pour un plan cœur", dans lequel elle détaille des propositions concrètes pour mieux répondre à l'urgence des maladies cardiovasculaires.

Gestes qui sauvent : "il faut former tout le monde, même les plus jeunes"
© FFC

Moins de 50 % des Français ont le réflexe d'appeler le 15 lorsqu'ils sont témoins d'un accident cardiaque. Résultat, 50 000 personnes décèdent chaque année de mort subite à cause d'une prise en charge trop tardive. Pourtant, chaque minute qui passe avant l'arrivée des secours, c'est 10 % de chances de survie en moins, sauf si un témoin sait pratiquer les gestes qui sauvent. "C'est dans les cinq premières minutes que se joue le pronostic. C'est donc une véritable urgence !, rappelle le Pr Gerard Helft, cardiologue et membre de la Fédération française de cardiologie (FFC).

A l'occasion de la publication d'un livre blanc "Pour un plan cœur", la Fédération française de cardiologie, rappelle les trois actions essentielles pour mieux répondre à l'urgence.
Apprendre à reconnaître les signes avant-coureurs de l'infarctus, à savoir une douleur thoracique brutale, sourde et qui s'accompagne d'une sensation d'oppression pouvant s'étendre jusqu'aux bras. Avec une nuance quand même : chez les femmes, les signes sont bien plus anodins (troubles digestifs, douleur entre les omoplates, anxiété, fatigue...). Autre priorité : améliorer le délai entre l'apparition des symptômes de l'AVC et la prise en charge médicale. Là aussi, les Français doivent apprendre à repérer les premiers signes, à savoir : des troubles de la parole, l'inertie d'un membre et la paralysie du visage.
Avoir le réflexe d'appeler le 15. Parce que donner l'alerte très vite est crucial dans la lutte contre le temps pour accéder à une meilleure prise en charge médicale. La FFC recommande par ailleurs de mettre en place un numéro d'appel unique afin de simplifier les choses. 
Apprendre les gestes qui sauvent. "Il faut former les gens, y compris les plus jeunes aux gestes qui sauvent, insiste le Pr Helft. Il faut aussi installer plus de défibrillateurs sur le territoire." Sans prise en charge immédiate, plus de 90 % des arrêts cardiaques sont fatals. 7 fois sur 10, ils surviennent devant témoin, mais moins de 20 % d'entre eux connaissent les gestes qui sauvent. Or, 4 victimes sur 5 qui survivent à un arrêt cardiaque ont bénéficié de ces gestes simples pratiqués par le premier témoin. Alors que 95 % des Norvégiens ont été initiés aux gestes qui sauvent, les Français dans leur grande majorité ne les maîtrisent pas. "Notre cœur peut repartir s'il est pris en charge à temps. Ce sont des gestes simples qui ne nécessitent que trois heures de formation", rappelle le Pr Claude Le Feuvre, Président de la FFC. 

Les maladies cardiovasculaires tuent chaque année 147 000 Français. Première cause de mortalité chez la femme dans l'hexagone, elles sont responsables de situations d'invalidité et de diminution de la qualité de vie. Leur poids économique est considérable : les maladies cardiovasculaires sont à l'origine de 10 % des séjours hospitaliers et constituent environ 30 % des affections de longue durée. Mais la lutte contre ces maladies se heurte à des difficultés majeures. En effet, la prévention, le dépistage, la réponse à l'urgence, le suivi, la prise en charge, la réinsertion sociale, la recherche, manquent cruellement de moyens.   

La Fédération Française de Cardiologie organise la 6ème édition du Donocœur, le rendez-vous annuel d'appel aux dons pour lutter contre les maladies cardiovasculaires, du samedi 25 octobre au 2 novembre.  Pour faire un don :
Numéro vert : 32 20 ou sur le site www.fedecardio.org