Consommation de tabac en France en 2014 : que faut-il retenir ?

Le dernier Baromètre santé Inpes, dévoilé ce mardi, révèle que les fumeurs réguliers sont en légère baisse. Mais le tabagisme demeure problématique, en particulier chez les femmes.

Consommation de tabac en France en 2014 : que faut-il retenir ?
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Hier, Marisol Touraine a présenté des résultats "encourageants" sur la consommation de tabac en France. Pour la première fois en effet, le nombre de fumeurs réguliers baisse depuis 2010, passant de 29,1 % en 2010 à 28,2 % en 2014. Les femmes qui fument tous les jours sont également moins nombreuses : la prévalence du tabagisme régulier chez les femmes est passée de 26 % en 2010 à 24 % en 2014. Mais le tabagisme ne faiblit pas : en moyenne, entre 2010 et 2014, le nombre de cigarettes fumées n'est qu'en très légère baisse, passant de 11,9 à 11,3 cigarettes par jour. La France compte quand même 34 % de fumeurs occasionnels chez les 15-75 ans, la plaçant ainsi à un niveau largement supérieur à celui de nombreux autres pays occidentaux. 
Le cancer du poumon progresse chez les femmes. Les femmes jeunes fument de moins en moins et c'est une bonne nouvelle : de 39 % de fumeuses de 20 à 25 ans en 2010, on est passé à 32,5 % en 2014. Mais, la progression du cancer du poumon chez les femmes demeure préoccupante. Ce cancer est en effet devenu depuis quelques années la deuxième cause de mortalité par cancer chez les femmes, avec 8623 décès en 2012, juste derrière le cancer du sein. Et la courbe pourrait même s'inverser selon les dernières projections épidémiologiques. Par ailleurs, même si en 2014 le tabagisme reste plus fréquent chez les hommes (38 %) que chez les femmes (30 %), l'écart est en train de se réduire. Autre problème révélé par ce baromètre : 17,8 % des femmes enceintes fument toujours au troisième trimestre de leur grossesse. Il s’agit du taux le plus élevé d’Europe. Face à constat, Marisol Touraine a annoncé la mise en place du pictogramme "femmes enceintes" qui apparaîtra systématiquement sur tous les paquets de cigarettes dans un délai de six mois, pour sensibiliser les femmes aux dangers du tabac pendant leur grossesse.
Le vapotage, porte d'entrée vers le tabagisme ? Les "vapoteurs" sont en moyenne plutôt jeunes, mais leur usage de la cigarette électronique demeure ponctuel, davantage dans l'optique de tester une nouvelle tendance, que de l'adopter sur le long terme : 45 % des 15-24 ans ont déjà essayé la cigarette électronique, mais seulement 8 % des 25-34 ans sont des utilisateurs quotidiens. La ministre de la Santé, en a profité pour rappeler que si la cigarette électronique peut éventuellement être utilisée pour aider à l’arrêt du tabac, son encadrement doit être renforcé pour éviter l’incitation des jeunes à commencer à fumer. La vente de cigarettes électroniques aux mineurs est interdite depuis juin 2013. 
"Ces résultats confirment la nécessité de poursuivre la politique engagée pour faire reculer le tabagisme en France en renforçant la prévention pour éviter l’entrée dans le tabagisme et en agissant efficacement pour aider les fumeurs à arrêter de fumer", souligne le ministère de la Santé. Et c’est tout l’enjeu du Programme national de réduction du tabagisme (PNRT) lancé par Marisol Touraine le 25 septembre 2014. Pour rappel, plusieurs mesures ont été mises en œuvre depuis : la diffusion de la campagne d’information "le tabac tue un fumeur sur deux" ; le triplement du forfait substitut nicotinique pour les jeunes de 20 à 25 ans ; l'encadrement de la publicité pour les cigarettes électroniques. En outre, dans le cadre de l’examen du projet de loi relatif à la santé au Parlement en avril, le Gouvernement intégrera par amendement des mesures de ce plan tabac, notamment le paquet neutre de cigarettes, l'interdiction de fumer en voiture en présence d'enfants, l'interdiction de vapoter dans certains lieux publics, ou encore la transparence du lobbying de l'industrie pharmaceutique.
 
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