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Dossier
15/01/2007

Dr Pierre Secnazi : "A partir de 30 ans la médecine esthétique offre une prévention"

Le Dr Pierre Secnazi, responsable des services de médecine esthétique des cliniques Élysée Montaigne et Aesthétis à Paris, nous livre son point de vue de praticien sur les nouvelles techniques, comment bien choisir son médecin ou encore les raisons qui poussent les femmes à se laisser tenter.
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Peut-on parler de "boom" de la médecine esthétique ?

Absolument, les demandes augmentent régulièrement. Pour donner un exemple, aux Etats-Unis on répertorie près de 10 millions d'actes par an, ce qui est énorme. Les soins les plus demandés sont bien entendu les injections de toxine botulique, mais aussi celles qui ciblent le comblement des rides, comme l'acide hyaluronique par exemple.

 

En matière de médecine esthétique, les Françaises sont-elles plus frileuses ?

En France on dénombre environ 500 000 actes de médecine

esthétique par an. Soit cinq fois moins qu'aux Etats-Unis. Ce sont des traitements qui n'ont pas très bonne presse car les accidents sont toujours mis en avant. De plus, les spécialistes sont très concentrés dans les grandes villes contrairement à des pays où l'on pratique ces techniques partout.

 

Pourquoi préférer la médecine esthétique à la chirurgie ?

Les patientes ont plusieurs critères en tête avant d'opter pour la médecine plutôt que pour la chirurgie esthétique. D'abord elles espèrent obtenir un résultat qui se voit rapidement, dans les jours ou les semaines qui suivent. Ensuite, elles veulent un minimum de temps perdu, ce qui est le cas avec des interventions qui ne durent pas longtemps et dont la récupération n'est pas trop importante. Enfin, elles aiment une solution qui leur paraît plus soft.


Vers quel âge préconisez-vous de commencer les différents traitements de rajeunissement de la peau ?

Il y a des études qui montrent qu'utilisées tôt, les techniques de médecine esthétique peuvent prévenir l'apparition des rides. Une femme jeune peut venir à une consultation et un professionnel va la faire grimacer le plus possible pour déterminer quels vont être les prochains signes de vieillesse. Bien-sûr, la plupart du temps on vient nous voir quand les rides sont déjà installées et ce type d'intervention ne concerne que 3 % des consultations. Mais à partir de 30 ans, la médecine esthétique offre une vraie prévention.

 

Les produits de comblement ont une action assez limitée dans le temps, est ce que les nouveautés à venir promettent une plus longue durée ?

Il est vrai que cela peut sembler paradoxal lorsque les praticiens affirment que ce ne sont pas des techniques onéreuses, mais que l'on doit les pratiquer deux fois par an. L'expérience a montré que les produits permanents n'étaient pas non plus une bonne solution car un jour ou l'autre la patiente finit par faire une réaction inflammatoire. Dans les cas des produits résorbables, ces infections n'ont pas le temps d'arriver. Les laboratoires cherchent alors à faire tenir plus longtemps des produits comme l'acide hyaluronique en modifiant leur composition, ce qui est une assez bonne idée.

 

On commence à découvrir la technique du "lifting au fil cranté" pour secourir les peaux relâchées, mais n'est-il pas mieux d'attendre quelques années et de faire un vrai lifting ?

Tout dépend de l'état de relâchement du visage de la patiente. On n'offre pas vraiment une alternative mais plutôt une solution à un problème bien défini. Dans ce genre de médecine il n'y a pas de dogme établi et on juge les besoins au cas par cas. Le fil cranté marche sur les femmes qui présentent un relâchement modéré. Par contre si l'état est trop avancé, il ne faut hésiter à la renvoyer vers un chirurgien, le seul qui pourra donner la bonne réponse à son problème.


De nouveaux lasers sont apparus, comme le Fraxe. Quels sont leurs avantages ?

Le Fraxel est peu connu et utilisé en France, mais aux USA et au Japon il est très populaire. Le laser n'est pas une idée neuve, mais dans ce cas précis, la machine a été modifiée pour obtenir un moyen sans risques et sans effets néfastes. Les ondes émises par le Fraxel sont fractionnées et ne traitent que 25 % du visage par séance. Ainsi, les ¾ de peau restant vont aider la partie traitée à se reconstruire. C'est un peu plus contraignant car on doit faire quatre séances pour un visage entier, mais on avance avec plus de prudence et toujours sur la surface du visage, sans trop de profondeur, contrairement au laser traditionnel. Plus doux, il peut être fait dans la journée sans laisser de traces.

 

Vous pratiquez aussi la technique du thermage, en quoi consiste-t-elle ?

Le thermage consiste à chauffer le derme. C'est complètement différent du laser, que ce soit dans la technique ou dans l'action. On ne s'occupe pas de la surface, mais on agit plus en profondeur pour détruire le vieux collagène de la peau et stimuler la production du nouveau. L'avantage est que l'on peut pratiquer le thermage sur de nouvelles zones, comme les bras, l'intérieur des cuisses, le ventre… La peau est ainsi retendue et ce traitement convient à tous les types de peaux, même les plus foncés.

 

Après une intervention, du type injections, y a-t-il des conseils à suivre pour faire durer les effets au maximum ?

Une fois injecté, il n'y a plus grand-chose à faire car ce type de produit est destiné à disparaitre naturellement. Toutefois, on donne tout de même aux patientes des conseils d'hygiène de vie ou on peut leur prescrire des compléments alimentaires. Après tout il faut savoir que sur une peau en bonne santé et bien traitée, les injections tiendront mieux

 

Comment bien choisir son praticien ?

Pour ça il n'y a pas de solution miracle. Il n'y a rien qui prouve vraiment qu'un praticien est meilleur qu'un autre, si ce n'est peut-être le bouche à oreille et encore. Mais le mieux est de choisir un médecin qui obéit à quelques règles simples, comme faire parler la patiente pour vraiment définir ce qu'elle veut et ne pas lui faire une intervention lors du premier contact. Elle doit pouvoir avoir le temps d'y réfléchir.

 

Le site du Dr Secnazi : www.pierresecnazi.com



Sylvie Vaz, Journal des Femmes

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