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Santé
19/02/2005

La polémique autour de son efficacité et de son remboursement

Depuis toujours il y a eu les pour et les contre, la polémique n'est pas récente. Actuellement elle a deux visages : le débat sur son efficacité d'une part et son remboursement d'autre part.

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SOMMAIRE

L'efficacité de l'homéopathie : prouvée ou non ?
L'homéopathie échappe à la démonstration scientifique de sa causalité : seules des études menées prouvant son efficacité clinique existent (elles sont d'ailleurs nombreuses). En 2003, le PDG des établissements Boiron avait lui-même bien résumé cette situation en déclarant à la télévision : "on ne sait pas comment, mais l'homéopathie, ça marche". Le problème réside donc bien dans le fait que l'on ne sait pas comment des dilutions successives peuvent donner un produit actif, qui a une effet thérapeutique. En effet, d'après la chimie moderne, statistiquement, il ne devrait pas rester une seule molécule du principe actif dans une solution diluée successives 15 fois (l'homéopathie pratique des dilutions centésimales jusqu'à 30 fois...)
Malgré cette absence de preuves concernant l'origine de ses effets, l'homéopathie est reconnue par les instances de santé officielles, comme l'Afssaps (Agence française de la sécurité sanitaire des produits de santé), ses médicaments figurent dans le Vidal et 4 français sur 10 ont déjà été traités par homéopathie, de manière régulière ou intermittente.

Quelle prise en charge pour ces produits ?
Le déremboursement total de l'homéopathie, un sujet qui fâche. Déjà fin 2003, le ministère de la santé évoquait cette possibilité avant de finalement proposer la douceur : une diminution du remboursement de l'homéopathie de 65 à 35 %. Acte 1. Pour faire face, le plus gros laboratoire d'homéopathie - Boiron - propose un "contrat de progrès pour l'homéopathie" qui demande le retour à un remboursement à 65 %, un développement de la recherche et même une revalorisation des prix des granules, qui n'ont pas bougé depuis 1988. Le géant récolte plus de 600 000 signatures de soutien (voir en particulier sur son site) et fait pression. Fin de l'acte 2.

Mais là, c'est le coup de massue. Un rapport intitulé "Faut-il continuer à rembourser les préparations homéopathiques ?" réalisé par un membre de l'Académie Nationale de Médecine ne fait pas dans la demi-mesure : il demande ouvertement aux pouvoirs publics le déremboursement total des produits homéopathiques, jugeant "surprenant que le Ministère de la Santé leur accorde des autorisations de mise sur le marché et un remboursement par la Sécurité Sociale à ses assurés". Quand on examine en détail les préparations homéopathiques, "on voit qu'elles ne répondent en rien à la définition du médicament ni dans leur nature ni dans leur destination" et "l'Académie de médecine estime qu'il faudra exiger la démonstration d'activité de ces produits comme le font tous les laboratoires diffusant des médicaments en France."

Contrairement aux médicaments de la médecine traditionnelle, qui doivent présenter des études évaluant leur efficacité et leurs effets secondaires, les médicaments homéopathiques obtiennent en effet leur autorisation de mise sur le marché (AMM) sans avoir à apporter la preuve de l'effet thérapeutique du médicament. C'est principalement ce que reproche l'auteur du rapport. Fin de l'acte 3.
La riposte du syndicat national des médecins homéopathes français est immédiate jugeant cette "attaque sans fondement" avant de rappeler les nombreuses études concluant à son efficacité et d'annoncer qu'une société savante d'homéopathie médicale serait bientôt opérationnelle et publierait ses premiers travaux très rapidement. C'était en septembre dernier.

Quelques jours plus tard, le Ministre de la Santé Philippe Douste-Blazy met fin - en tout cas provisoirement - à cette subite agitation en déclarant être contre le non-remboursement, rappelant que dix millions de français l'utilisent et jugeant qu'il s'agit d'"une toute petite goutte d'eau dans le déficit de l'Assurance Maladie". Une accalmie dans ce tempétueux débat, qui signe la fin de l'acte mais certainement pas la fin de la pièce...

Quelques chiffres en bref
48,2 milliards de dollars
C'est l'estimation de ce que représente le marché de l'automédication dans le monde. Il représente tout de même plus de 13 % du marché pharmaceutique mondial. Les ventes mondiales de médicaments homéopathiques représentent, elles 0,3 % du marché mondial du médicament.

La France, premier marché mondial de l'homéopathie
Près de 70 % des ventes de médicaments homéopathiques sont réalisées en Europe Occidentale. La France, avec plus de 300 millions d'euros, est le premier marché mondial de l'homéopathie.

4 Français sur 10
40 % des Français ont déjà été traités par homéopathie, de manière régulière ou intermittente. Ils étaient 22 % il y a vingt ans.

Source : Boiron.com


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